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Ventana abierta, open world - Page 67

  • T’as pensé à tout ?


    Comme chacun sait, le sens pratique est ma qualité la plus développée et d’étourdie on ne m’a jamais qualifiée…

    Mais cette fois, je vous promets, je n’ai rien oublié !

    Dans ma valise, on trouvera :
    -    Un bouquet de tournesols pour les jours où il pleuvra
    -    Un canari jaune pour les jours sans musique
    -    Une fourchette en inox pour lui faire voir le monde
    -    Une montgolfière en kit si j’ai besoin d’élévation
    -    Des cailloux, des papiers, des reliques et des questions sans réponse, et des sourires sur des cailloux, des papiers, des reliques, des questions sans réponse
    -    Des courants d’air frais pour adoucir les mœurs
    -    Des mots qui commencent par o : odyssée, orange, o-rizons, oriflamme...
    -    Et des parfums pour dame qui chaque heure changent de couleur


    Alors, c’est bon, je suis parée, non ?

  • Pourquoi, comment, en quelle compagnie ?

    Un petit tour comme celui-là se prépare... un peu quand même !
    Du pourquoi au comment, une illustration en images des valses hésitations et de quelques motifs valables :

    alors pourquoi....JPGEn trotinette....JPG

    Et si Laure m'accompagne à la première escale (après la Guyane et la Crète, y'a moyen qu'on s'éclate non ?!), il faut savoir que de toutes façons, je pars la valise lourde ... Je compte aussi sur des invités-surprises sur la route !!

     

  • J-7

    Une grande inspiration… plus que 7 jours avant la première escale : Denpasar, Bali.
    Le début d’une aventure, d’une balade circumterrestre, en maturation depuis quelques mois déjà. Sophie est passée par là ;-), qui a fait germer une idée pré-existante mais un peu enfouie ; et des discussions autour de bons vins, notamment avec la « clique new-yorkaise » qui m’a toujours encouragée ; et des opportunités qu’on doit saisir….
    Et vraiment le moment parfait pour mettre un point virgule dans la routine, elle reviendra bien assez vite ! Alors voilà, départ pour une parenthèse, un demi-tour, une nouvelle voie, je le saurai bien assez tôt !

  • L'Usage du monde

    Avant de partir, je voulais lire ce que d’aucuns considèrent comme la Bible du récit de voyage : L’Usage du Monde, de Nicolas Bouvier (un très grand merci à Marie qui me l’a recommandé et offert).
    Bouvier et son acolyte Venet ont pris une route sans rapport avec la mienne, allant des Balkans à l’Afghanistan, mais ici peu importe la route ; ce qui rend bien sûr Bouvier si précieux, ce sont ses réflexions sans concession sur le voyage et l’homme.  Quelques citations.

    usage du monde.jpg * Fainéanter dans un monde neuf est la plus absorbante des occupations.

    * Toutes les manières de voir le monde sont bonnes pourvu qu’on en revienne.

    * Le voyage fournit des occasions de s’ébrouer mais pas – comme on croyait – la liberté. Il fait éprouver une sorte de réduction ; privé de son cadre habituel, dépouillé de ses habitudes comme d’un volumineux emballage, le voyageur se trouve ramené à de plus humbles proportions. Plus ouvert aussi à la curiosité, à l’intuition, au coup de foudre.

     

    * Il est temps de faire ici un peu de place à la peur. En voyage, il y a ainsi des moments où elle survient, et le pain qu’on mâchait reste en travers de la gorge. Lorsqu’on est trop fatigué, ou seul depuis trop longtemps, ou dans l’instant de dispersion qui succède à une poussée de lyrisme, elle vous tombe dessus au détour d’un chemin comme une douche glacée. Peur du mois qui va suivre, des chiens qui rôdent la nuit autour des villages en harcelant tout ce qui bouge, des nomades qui descendent à votre rencontre en ramassant des cailloux, ou même peur du cheval qu’on a loué à l’étape précédente, une brute vicieuse peut-être et qui a simplement caché son jeu.

    * Moi je crois plutôt ceci : des paysages qui vous en veulent et qu’il faut quitter immédiatement sous peine de conséquences incalculables, il n’en existe pas beaucoup, mais il en existe. Il y en a bien sur cette terre cinq ou six pour chacun de nous. [c’est un passage étonnant de L’Usage du Monde, à mes yeux d’autant plus étonnant que ces mots naissent à Ispahan, qui dans mon imaginaire au moins, est une ville bouleversante de beauté].

    * (Au Pakistan, à propos des Baloutchs)
    Cette gaieté est une vertu cardinale. Plusieurs fois à Quetta, j’ai vu des vieillards d’une grande noblesse tomber de leur vélo Raleigh, terrassés par le rire, parce qu’une plaisanterie lancée d’une boutique les avait atteints au cœur. [j’imagine cette scène formidable]

    *Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr.


    Il faudra lire aussi le Poisson-Scorpion

  • Todo pasa y todo queda

    "Todo pasa y todo queda
    pero lo nuestro es pasar,
    pasar haciendo caminos,
    caminos sobre la mar.

    Caminante, son tus huellas
    el camino, y nada mas;
    caminante, no hay camino,
    se hace camino al andar
    [...]".

    Antonio Machado