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Comme la pampa infinie, à perte de vue

Et un jour, elle est là, la merveille des merveilles. Son joli crâne est peut-être allongé, cabossé, sa peau est peut-être toute fripée, ses oreilles décollées, mais qu’importe. Votre poids plume, qu’il fasse 2 ou 4 kilos, est bien malgré lui un monstre de douceur, une explosion de tendresse. Petite vie recroquevillée comme une grenouille, petite grenouille qui s’étire comme un chaton, petit chaton qui gazouille comme un oiseau. Tout l’arche de Noé rassemblé là sous votre nez, fruit de votre chair. Le monstre adoré est si fragile et si puissant, si minuscule et si inspirant.

 

Les premiers jours si vulnérable, la merveille vous effraie. Vous êtes au pied du mur des responsabilités. On ne se lamente pas, car on l’a cherché ! Cette tête qui ne tient pas debout, cet étrange cordon qui noircit et bientôt s’assèche –souvenir d’une vie antérieure-, ces ongles si petits qu’on n’imagine pas les couper. Et cette faim ! Cette faim qui surgit des entrailles, sort en cascade par les yeux, en rugissement par la bouche, et demande une réponse. Sur le champ. Le monstre n’est pas patient. Que les laits coulent comme des torrents déchaînés !

Puis la merveille s’endort contre votre peau, blottie dans vos bras immenses, elle ne sait que vous aimer, vous faire confiance. Jamais on ne s’est donné à vous de cette façon. Dans l’abandon le plus total. Le doux abandon quand l’on tombe épuisé, bienheureux.

Et c’est vous, vous, l’étrange réceptacle soudain submergé ; vous êtes victime d’un raz-de-marée. L’amour inconditionnel ne vous a pas prévenu, il est juste arrivé.

Quelques semaines plus tard, vous êtes déjà un peu sonné, et puis voilà ce regard qui pétille, ce sourire qui se dessine. Vlan, vous êtes KO debout. On ne vous a jamais fait un aussi beau cadeau. Indicible bonheur.   

Vous avez sans doute de profondes cernes sous les yeux, regrettez parfois des libertés perdues, mais un seul de ses souffles, un seul de ses battements de cils, vous font tout reconsidérer. La vie ne sera plus jamais comme avant. Vous êtes devenu parent.

Votre amour se déroule comme la pampa infinie, à perte de vue.

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • C'est tout bonnement magnifiquement vrai.

  • Très beau texte !

  • Il est magnifique ton texte isa... Gardes le dans un coin pour elle..

  • Merci pour vos adorables commentaires :-)

  • Que de mots magiques pour exprimer tant de bonheur

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