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Ventana abierta, open world - Page 51

  • Un petit cheval plein de surprises

    Je continue ma tournée des curiosités portègnes (*c’est l’adjectif qui désigne ce qui a trait à Buenos Aires ; je parle souvent des Porteños/as qui sont les habitants de la ville. Ce mot étrange signifie tout simplement « du port » ; et puis allez trouver un nom dérivé de Buenos Aires ! BuenoZairiens ? Buenosairistes ?!).

    caballito-escudo1-150x150.jpgLoin de l’agitation du centre, je m’enfonce dans le quartier de Caballito, voisin d’Almagro où nous vivons. Caballito est un quartier bourgeois et tranquille, connu notamment pour ses deux parcs, le Parc Rivadavia et le Parc Centenario. Dans ce dernier, tous les dimanches ont lieu des concerts gratuits de metal, Centenario Metalico se llama… whaouh, terriblement bourgeois (et tranquille) ! Imaginons la même scène dans le Jardin du Luxembourg voire au Parc Monceau… ;-)

    Ecusson de Caballito qui montre sa situation géographique au coeur de Buenos Aires

     

    Barrio inglès.JPG


    J’ai repéré en cherchant dans les recoins obscurs du web quelques petites attractions sur lesquels jeter un œil. Je me retrouve ainsi dans le « Barrio Inglés », un endroit improbable comme la ville en recèle tant, où ont poussé de belles maisons à la blancheur souvent immaculée, qui dans une inspiration fugace rappellent Notting Hill.
    Le quartier est ravissant, silencieux, hors du temps. Et puis soudain passent des cartoneros. Ils viennent chercher dans les poubelles des « riches » de quoi vivre au quotidien. Retour à la réalité.

     

     

    tramway.JPGJe poursuis jusqu’au croisement de Mitre et Bonifacio, où si l’on attend patiemment on peut prendre un tramway de 1925 et faire un petit tour de 2 kms à l’ancienne ! Eh bien, je vous le dis, c’est presque aussi chouette que le petit train d’Ooty, quoiqu’un peu moins verdoyant ! Allez, non, j’exagère grandement, mais c’est une expérience rigolotte et les enfants ont l’air d’apprécier. Il faut d’ailleurs souligner que comme bon nombre d’animations culturelles à Buenos Aires, celle-ci est gratuite. Ce sont des passionnés qui font tourner la ligne et le musée qui va avec (petit clin d’œil à Laure : si tu as envie de visiter un musée des transports publics outre-atlantique, celui-ci te tend les bras !!).

     

    Doucement, je me réachemine vers chez nous. Je regarde encore et encore ces arbres qui me submergent avec leurs branches entrelacées et leur ramage où se construisent les songes. J’ai dû forcément être un arbre dans une autre vie.DSCN7289.JPG

    Ah oui, où est mon homme pendant ce temps ? Quelque part sous la terre en train de se déchaîner sur sa guitare !


    PS: Je mets au fur et à mesure toutes mes photos dans l'album Buenos Aires

  • Un nouveau canal pour les curieux...

    J'ouvre un nouveau blog consacré à l'actualité en Argentine :
    http://chroniquesdebuenosaires.hautetfort.com/

    Tous vos commentaires seront les bienvenus !

    Sur "ventanaabierta", je continuerai en toute égocentricité à vous faire part des petits choses de ma vie à Buenos Aires :-)

    Tiens, d'ailleurs, à propos de ma vie, voilà deux vues depuis la terrasse de notre immeuble hier soir :

    vue1.JPG

    vue 2.JPG

  • Promenade aux barraquements


    Buenos Aires est une ville tentaculaire, dont il est impossible de connaître tous les coins et recoins (si tant est que des tentacules puissent avoir des coins ;-). Même près du centre, existent des quartiers où je n’avais encore jamais mis les pieds. Ce samedi, c’est décidé, nous allons donc partir pour Barracas, un quartier situé entre la Boca et la gare de Constitucion. Manu trouve mon idée vraiment étrange :
    -  Mais il n’y a rien à voir là-bas…
    - Comment ? Internet dit le contraire !
    (or Internet est mon prophète).

    barracas 1.JPGNous voilà donc partis sous le soleil pour Barracas. Dans le fond, c’est un quartier typiquement porteño ; d’abord il est situé près du Port, ici les Espagnols ont repoussé l’invasion anglaise du début 19e, mais malgré la proximité du port, le fleuve ne se voit jamais (Buenos Aires est construite au bord de ce fleuve à l’embouchure monstrueuse, le Rio de la Plata, mais paradoxe des paradoxes, le fleuve est invisible, car la ville lui tourne le dos au lieu de lui tendre les bras. Et on sait le triste rôle de linceul que la dictature attribua aux eaux sombres du Rio de la Plata). Ensuite, c’est un quartier à visages multiples, à la fois très populaire par endroit et très bobo ailleurs, et dans certains cas, refuge de la pauvreté la plus profonde (dès que l’on s’approche des rails). Quant à l’architecture, elle est de diverse et variée… des tours immenses, à côté de jolies maisons « bourgeoises » ou d’anciennes demeures aux belles façades sculptées du début 20e. Bref, du Buenos Aires comme on l’aime !

     

     

    lanin4.JPG

     

    Ce samedi, les rues sont d’une tranquillité quasi assourdissante. On descend par Isabel la Catholica, on jette un œil sur l’église Sainte Felicitas, sur la synagogue Or Torah (bien gardée), on regarde les enfants hurler et rire sur plaza Colombia, avant de bifurquer sur Brandsen, pour marcher en direction d’Herrera ou d’après mes sources prophétiques se trouvent une réputée fabrique de chocolat… qu’on ne trouvera jamais ! Nos pas dans l’intervalle nous ont conduits vers une rue insolite, la petite calle Lanin, où un artiste dans les années 90 a lancé un mouvement de décoration des façades de maison. Des vagues, des cubes, des cercles, des flammes de couleurs, le tout en mosaïque donnent à ce quartier endormi un air poétique.


    Poursuivant notre découverte, nous marchons vers Australia ; nous devrions y voir un étonnant quartier des cheminots. Pour y arriver, il faut passer par une rue qui longe d’un côté le chemin de fer, et de l’autre un parc où se dressent des arbres immenses, et des bâtisses qui ne le sont pas moins. Elles semblent abandonnées, mais dont la carte de Buenos Aires m’affirme que ce sont des hôpitaux psychiatriques. Je suis sûre que le soir venu, au milieu des grincements des branches, on entend des chants et des cris à faire pleurer.


    australia1.JPGDans cette rue, il n’y rien ni personne, seulement des restes de câbles brûlés et puis plus loin, une maison de fortune construite avec une poubelle et des cartons (la fortune est parfois cruelle…). Enfin, nous arrivons à Australia ; des gardes de sécurité armés veillent sur une station service, une pick-up muni d’un haut-parleur propose à tue-tête des patates et des œufs frais, et au fond, on trouve ces maisons en brique avec un balcon, qui rappellent un peu le far west, quand Buenos Aires était encore cette ville au grand lointain où tout était possible, et surtout la richesse rapide !

    Nous repartons, alors que le soleil commence à tomber, en direction du Parque Lezama. On y mange des alfajores entourés de pigeons et nous acheminons à travers San Telmo, vers la Plaza de Mayo, où nous prendrons le métro. Dans les rues de San Telmo, nous renouons avec la foule et jetons des yeux curieux dans quelques magasins d’antiquités. Arrivés aux abords de la Casa Rosada (le palais présidentiel), nous entendons une fanfare. C’est la fanfare du Palais, nous nous approchons pour l’écouter ; plus que de la musique militaire, elle joue des tubes pop ! Soudain, retentit « L’Amérique » de Joe Dassin, c’est drôle. L’Amérique,  je veux l’avoir et je l’aurai…

    Bientôt la fanfare s'en va en direction du Palais illuminé d’un fuschia aveuglant.
    La nuit est tombée. Il est temps d’aller boire un petit verre de vin…

    casa rosada.JPG

     

  • Un dimanche à Buenos Aires

    C’est un 25 septembre comme un autre, excepté un détail qui me rappelle que j’ai la tête à l’envers. Ce n’est pas l’automne qui étrenne ses feuilles mortes, mais le printemps qui fête ses bourgeons !

    Il fait un temps radieux aujourd’hui à Buenos Aires, et la chaleur qui s’invite, incite les Porteños à sortir profiter de leur ville, ses parcs, ses rues où les autos semblent avoir déserté.foule palermo.JPG

    Comme le bus que nous attendons semble avoir lui aussi décidé de partir en campagne prendre l’air, nous décidons d’aller vers Palermo à pied. Pour cet après-midi, nous voulons faire un tour à la Casa de la Cultura, située dans le quartier des ambassades. On déambule tranquillement, et quand nous arrivons à Plaza Armenia, cœur de Palermo, quartier touristique branché de Buenos Aires, nous entendons les flonflons d’une fête ; le parc au milieu de la place est bondé. En passant par Malabia, nous voyons un tas de stands, des caméras, un grand écran, et même Woody Allen, attablé  à la terrasse d’un café avec Steven Spielberg pendant qu’Einstein écrit le menu sur une ardoise !

    au café.JPG

     On comprend vite qu’il s’agit d’une fête juive, mais ce n’est qu’en demandant à l’une des vendeuses sur un stand qu’on apprend qu’il s’agit de Rosh Ashanah, le nouvel An juif, qui est fêté ce dimanche (même si la date réelle est elle ce mercredi). On prend un falafel, des niches, et un strudel, et nous asseyons au milieu du parc, là sous les rayons du soleil. Tout le monde a un air amoureux avec ce temps printanier et cette ambiance festive. Un pote guitariste de Manu que l’on croise nous apprend qu’un concert de musique klezmer a lieu dans la soirée. Parmi les groupes, s’apprête à jouer Partouzalem ! (manquent pas d’humour ces Argentins ;-)rue.JPG

     

    Nous continuons vers la Casa de la Cultura, il y a encore un bon paquet de « cuadras » à marcher, il faut dépasser Libertador. Lorsque nous finissons par trouver la maison, on se dit qu’elle porte un nom un peu pompeux par rapport à ce qu’elle propose ! Deux petites expositions parcourues en à peine 20 minutes !

    En sortant, un son de cornemuse retient notre attention. Nous marchons dans sa direction ; la musique vient de la place de la république du Chili. Et finalement, nous découvrons médusés tout un groupe de musique celtique en répétition ; 15 cornemuses en action, plusieurs tambours, et même des danseuses, qui de toute évidence répètent un spectacle. Pendant 1 heure, nous les regardons et surtout les écoutons, avouons qu’entendre autant de cornemuses délivrer leur mélopée envoûtante sous le ciel argentin a un côté bien décalé ! D’autant plus que le chef du « chœur » avec sa barbe rousse, son ventre bedonnant, son allure de rugbyman écossais à la retraite et sa voix bourrue qui scande en anglais des ordres de marche autoritaire, ressemble à un naufragé en hémisphère sud !

    Avant de poursuivre notre flânerie du dimanche, nous les applaudissons à tout rompre. Et puis, comme on se retrouve quelques mètres plus loin devant le musée des arts décoratifs, je propose à Manu d’y entrer. Ce « manoir » de style français a été construit au début du XXe s. par l’une des familles les plus influentes de Buenos Aires, les Alvear Errazuriz. On découvre le quotidien d’une riche famille porteña, passionnée par les arts et le mobilier du Vieux Monde. Devant un Rodin, un Fragonard, un Monet, et devant toute une collection de mobilier français, j’embête Manu en lui répétant à satiété que vraiment la France est un berceau des arts sans pareil (un peu de fanfaronnerie patriotique, cela soigne le mal du pays ;-)). Quand nous sortons du musée, nous sommes sur les rotules, il est temps de laisser le soleil de fin de journée nous emmener avec lui jusqu’au lit !

     

  • Bienvenido en mi barrio !

     

    Bienvenido en mi barrio !

     

    Tout juste 15 jours que je suis arrivée à Buenos Aires.
    Sans certitude aucune, sinon celle de vouloir tenter une « aventure » argentine, en ayant le sentiment que c’est le moment qui convient pour se lancer là-dedans, dans ce truc bizarre où tout peut arriver, l’extase ou la déception, la joie ou les tracas, la magie ou la dés-illusion.

     

    Je ne suis pas sûre d’avoir pris correctement la mesure que ce changement pourrait opérer sur moi.

     

    Au cours de cette période d’installation/ déménagement/ aménagement, j’ai traversé une sorte de période de brouillard, pas de boussole, des idées qui fusent tous azimuts et parfois n’atteignent que le vide !, heureusement une épaule pour me poser dans les moments de vertige.
    S’éloigner des siens n’a rien d’anodin, même si ces câbles qui passent sous l’Atlantique nous relient de manière permanente, vive l’ultra connexion !
    S’installer dans un quotidien étranger n’a rien à voir avec le voyage, n’a rien à voir non plus avec le fait de vivre une parenthèse (une année d’études par exemple), c’est essayer de se projeter dans une vie qui n’est pas la nôtre, je veux dire celle dans laquelle on a baigné jusque-là. C’est accepter la rupture, accepter la différence aussi radicale soit-elle.
    Choisir de vivre là maintenant à deux, ça aussi, c’est un pari fou.

     

    Cela fait 15 jours que je n’ai pas croisé l’ombre d’un Français. Je suis immergée en terre argentine ! Parfois ma langue me manque.

     

    Je vais pour le moment tout laisser de côté (je vais essayer !), mes habitudes, ma manière de vivre profondément européenne (ne pas s’y tromper, l’Argentine peut se revendiquer européenne, mais son contexte politico-socio-économique est bel et bien latino-américain !), et puis aussi parfois mes folles exigences.

     

    Vivre au jour le jour, jusqu’à ce que le jour se fasse :-)

     

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