C’est bien connu, rien de tel qu’un visiteur de passage, pour découvrir ou redécouvrir sa ville. En l’occurrence, j’avais des hôtes de marque que vous avez reconnus sur la photo du post précédent : mes parents ! Après avoir franchi l’Atlantique Nord, puis Sud, puis visité les flancs de la Cordillère dans le Nord-Ouest de l’Argentine, ils arrivaient à Buenos Aires
Au programme, une visite des quartiers historiques de la ville, et tout d’abord l’incontournable bien que devenu un peu cliché, Caminito. Une petite promenade au milieu des façades de tôle chatoyante donnait un aperçu du Buenos Aires portuaire où se dévergondaient les matelots au son du tango. Puisque nous étions là, je retournais avec mes parents au musée Quinquela Martin que les touristes ne visitent que rarement, au contraire des Argentins : le musée était rempli de « visites scolaires » !
Outre les très belles expos permanentes consacrées à Quinquela, aux figures de proues et aux sculpteurs argentins, il y avait à ce moment-là une expo temporaire présentant une série de photographies intitulée « Boliches » du photographe Adolfo Previdéré.
Je suis à peu près sûre que personne ne le connaît en France, je ne sais même pas s’il est si connu en Argentine. Et quel dommage ! Cette série de photographies de petits bistros de campagne est d’une sensibilité extrême, à la fois quant à la poésie triste des lieux –la nostalgie des jours passés se lit dans les planchers abîmés, foulés et refoulés, aujourd’hui presque abandonnés-, et aux regards encore si vivants de ces hommes (presque exclusivement) souvent courbatus, vieux habitués du bistrot, venant y chercher encore, toujours, la compagnie des leurs, pour une joute de plus, un instant de partage, quelques insultes sûrement, des silences aussi et quelques rigolades.
Il faut faire découvrir ce grand photographe !