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Promenade aux barraquements


Buenos Aires est une ville tentaculaire, dont il est impossible de connaître tous les coins et recoins (si tant est que des tentacules puissent avoir des coins ;-). Même près du centre, existent des quartiers où je n’avais encore jamais mis les pieds. Ce samedi, c’est décidé, nous allons donc partir pour Barracas, un quartier situé entre la Boca et la gare de Constitucion. Manu trouve mon idée vraiment étrange :
-  Mais il n’y a rien à voir là-bas…
- Comment ? Internet dit le contraire !
(or Internet est mon prophète).

barracas 1.JPGNous voilà donc partis sous le soleil pour Barracas. Dans le fond, c’est un quartier typiquement porteño ; d’abord il est situé près du Port, ici les Espagnols ont repoussé l’invasion anglaise du début 19e, mais malgré la proximité du port, le fleuve ne se voit jamais (Buenos Aires est construite au bord de ce fleuve à l’embouchure monstrueuse, le Rio de la Plata, mais paradoxe des paradoxes, le fleuve est invisible, car la ville lui tourne le dos au lieu de lui tendre les bras. Et on sait le triste rôle de linceul que la dictature attribua aux eaux sombres du Rio de la Plata). Ensuite, c’est un quartier à visages multiples, à la fois très populaire par endroit et très bobo ailleurs, et dans certains cas, refuge de la pauvreté la plus profonde (dès que l’on s’approche des rails). Quant à l’architecture, elle est de diverse et variée… des tours immenses, à côté de jolies maisons « bourgeoises » ou d’anciennes demeures aux belles façades sculptées du début 20e. Bref, du Buenos Aires comme on l’aime !

 

 

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Ce samedi, les rues sont d’une tranquillité quasi assourdissante. On descend par Isabel la Catholica, on jette un œil sur l’église Sainte Felicitas, sur la synagogue Or Torah (bien gardée), on regarde les enfants hurler et rire sur plaza Colombia, avant de bifurquer sur Brandsen, pour marcher en direction d’Herrera ou d’après mes sources prophétiques se trouvent une réputée fabrique de chocolat… qu’on ne trouvera jamais ! Nos pas dans l’intervalle nous ont conduits vers une rue insolite, la petite calle Lanin, où un artiste dans les années 90 a lancé un mouvement de décoration des façades de maison. Des vagues, des cubes, des cercles, des flammes de couleurs, le tout en mosaïque donnent à ce quartier endormi un air poétique.


Poursuivant notre découverte, nous marchons vers Australia ; nous devrions y voir un étonnant quartier des cheminots. Pour y arriver, il faut passer par une rue qui longe d’un côté le chemin de fer, et de l’autre un parc où se dressent des arbres immenses, et des bâtisses qui ne le sont pas moins. Elles semblent abandonnées, mais dont la carte de Buenos Aires m’affirme que ce sont des hôpitaux psychiatriques. Je suis sûre que le soir venu, au milieu des grincements des branches, on entend des chants et des cris à faire pleurer.


australia1.JPGDans cette rue, il n’y rien ni personne, seulement des restes de câbles brûlés et puis plus loin, une maison de fortune construite avec une poubelle et des cartons (la fortune est parfois cruelle…). Enfin, nous arrivons à Australia ; des gardes de sécurité armés veillent sur une station service, une pick-up muni d’un haut-parleur propose à tue-tête des patates et des œufs frais, et au fond, on trouve ces maisons en brique avec un balcon, qui rappellent un peu le far west, quand Buenos Aires était encore cette ville au grand lointain où tout était possible, et surtout la richesse rapide !

Nous repartons, alors que le soleil commence à tomber, en direction du Parque Lezama. On y mange des alfajores entourés de pigeons et nous acheminons à travers San Telmo, vers la Plaza de Mayo, où nous prendrons le métro. Dans les rues de San Telmo, nous renouons avec la foule et jetons des yeux curieux dans quelques magasins d’antiquités. Arrivés aux abords de la Casa Rosada (le palais présidentiel), nous entendons une fanfare. C’est la fanfare du Palais, nous nous approchons pour l’écouter ; plus que de la musique militaire, elle joue des tubes pop ! Soudain, retentit « L’Amérique » de Joe Dassin, c’est drôle. L’Amérique,  je veux l’avoir et je l’aurai…

Bientôt la fanfare s'en va en direction du Palais illuminé d’un fuschia aveuglant.
La nuit est tombée. Il est temps d’aller boire un petit verre de vin…

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