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Ventana abierta, open world - Page 49

  • Playlist du vendredi midi

    Encore une fois, Buenos Aires est vraiment une ville pleine de surprises. J’avais donné rendez-vous à ma copine Margit à 13h au Teatro San Martin, où était annoncé un « concert de mi-journée » sur le thème de la lumière.

    DSCN7589.JPGNous arrivons aux caisses, demandons où se trouve la salle de concert, et la guichetière aimablement nous répond qu’il nous suffit de prendre place au fond du hall. Intriguées, nous constatons en effet que quelques poufs sont posés là, face à une sono. Ce n’était pas réellement ce à quoi nous nous attendions ! Une poignée de personnes âgées sont déjà assises le dos courbé ; avec Margit, nous préférons prendre des « poires », nous nous y enfonçons avec bonheur et allongeons les jambes en attendant la suite.

    Dans le hall du Teatro San Martin, l’activité continue ; des hommes et des femmes passent, des hommes et des femmes attendent, parfois des voix s’élèvent. Derrière l’immense façade vitrée, le trafic déroule, imperturbable, sur l’Avenida Corrientes. Le concert de mi-journée peut commencer.

    Un homme d’âge mur, belle chevelure bouclée et argentée, monte sur le petit podium où se situe la sono et nous introduit les premiers morceaux, entre lumière d’allumettes et crépuscule, entre classique du tango et Pink Floyd. S’en suit une heure musicale, étonnante, envoûtante, au milieu du ballet incessant du théâtre.  Le miracle, c’est l’impression de bulle produite par la musique.

    Parmi les petites perles de la playlist commentée par Boucles d’argent :
    - In the evening (When the sun goes down) – Ray Charles
    - A medialuz (classique du tango)
    - Simplemente luz -Mercedes Sosa
    - Jeux d’eau - Maurice Ravel (je mets en lien la version de l’immense pianiste argentine Martha Argerich)
    - Danza de Cala Luna (Inti Illimani)

    Et mention spéciale au Hail Bright Cecilia de Purcell (à part son nom, je ne connaissais rien de ce compositeur anglais. Cette ode à Sainte Cécile m’a semblé particulièrement émouvante)


    Dehors, il fait 30°. On dirait bien que l’été a commencé.

    (Et pendant ce temps-là, l'Argentine règle ses comptes avec ses démons...)

  • Beau comme un mythe

    Il y a à Buenos Aires quelques lieux dont la renommée n’est plus à faire, des lieux où le temps s’arrête, où l’on reste juste les yeux grands ouverts parce que c’est beau, parce que c’est improbable, parce que c’est fou. Parce qu’il fait bon y être.

    Ateneo Grand Splendid Buenos AiresCela faisait quelque temps que je me disais qu’il fallait impérativement que j’aille voir l’Aténéo Grand Splendid, cette librairie hors-norme, au 1860 de l’Avenue Santa Fe. En 2008, le journal britannique The Guardian  l’a classée 2e des plus belles librairies au monde en matière d’architecture (derrière la Boekhandel Selexyz Dominicanen, à Maastricht). Il faut dire que c’est assez rare une librairie installée dans un ancien théâtre de 1919… Rénovée en 2000 de manière splendide, l’Aténéo captive par ses balcons splendides, son grand rideau rouge de velours et la scène sur laquelle on peut s’installer tranquillement pour boire un café. On peut s’y asseoir dans de gros fauteuils confortables pour lire tranquillement, et peut-être même qu’en tendant l’oreille, on entend parfois comme un murmure, les échos des comédiens qui dans les années 20, foulaient ici les planches !

    … Quel dommage que les rayons y soient toutefois si mal organisés !


    1-tango.JPGAprès le souffle des mots, je conseille vivement une petite brise musicale pour les oreilles et un chatouillement pour les pieds… Le soir venu, direction la Catedral, sur Sarmiento 4006 ! Autre atmosphère sans pareil, tout est obscur, à peine quelques lumières illuminent le vieux plancher où des pas glissent sur la voix de Gardel, sur un air de Troilo. Dans un coin, un piano-bar, un véritable bric à brac, des lumières tamisées laissent entrevoir sur les murs des tangeros d’autrefois, on s’assied dans un sofa de 100 ans d’âge ou à une table éclairée à la bougie, on écoute, on regarde, on se laisse glisser.

    Catedra, Sarmiento, Buenos Aires

     

    Pour finir, sur la piste, on tente une envolée !

     

    Je mets plus de photos sur cette page-là.


    edit : peut-être que si le Guardian fait un jour la liste des 10 plus beaux Zara du monde, le Zara de Poitiers arrivera-t-il en tête ? ;-)

  • Girls only*

    * mais girls peu sensibles...


    On allait bientôt crier haro sur le yéti. yéti.gif

    A grands drames en perspectives, grandes mesures de précaution. Je décidais donc d’aller faire un tour au salon de belleza comme on dit ici. Le salon de beauté, c’est l’endroit où tu arrives toute laide et d’où tu repars irradiant comme une princesse des 1001 nuits, enfin, c’est une interprétation.

    Je poussais la porte du premier institut croisé mentionnant sur sa vitrine la parole magique « depilación ». Inutile de prendre rendez-vous, Melinda était disponible immédiatement. On me conviait donc à m’installer dans la cabine. Au premier coup d’œil, mon dit-œil faisait un tour de 360° sur lui-même devant l’étonnant spectacle proposé.

    Mais dios mio, pourquoi dis-je « spectacle » quand tout simplement c’était une scène de crime, un véritable carnage ?!!! Des éclaboussures de cire partout sur les murs ; ne parlons pas du sol qui était pudiquement recouvert d’un tapis en plastique transparent, laissant voir des résidus séchés, appétissants je vous le dis.
    Quant à l’espace de travail, il me faisait frémir, deux ou trois énormes casseroles posées sur des plaques chauffantes et remplies d’une cire visqueuse d’un âge indéterminé… Des traces dégoulinantes le long des marmites semblaient indiquer qu’elles avaient servi il y a peu.

    Armée de mon courage légendaire, j’ôtais ce qu’il fallait et m’allonger sur la table d’opération. Entrait alors Melinda que je n’avais pas encore vue, genre matrone ne supportant guère les jeunes effarouchées. Il allait falloir s’accrocher !

    Elle branchait une machine, la déyétitude allait pouvoir commencer. L’air s’emplissait rapidement des effluves de la cire au miel que bientôt elle m’appliquait en épaisses couches, façon caramel au beurre salé. J’en étais désormais recouverte, une vraie confiserie prête à croquer.

    Melinda s’attaqua alors à la main à l’arrachage des strates réparties sur mon corps très stoïque. Je ne bronchais tandis qu’elle m’interrogeait tranquillement « todo bien, amor ? ». Si, si, todo bien. Voyons voir la suite… Oui car rapidement, j’observais la manip’… Les énormes couches de cire arrachées étaient-elles jetées à la poubelle ? Non point, ma bonne dame ! Elles étaient enfoncées avec vigueur par Melinda dans un des grots pots vus en entrant, où tranquillement elles chauffaient à nouveau pour fondre et passer grâce à un astucieux système dans le gros pot du dessous. Cela s’appelle du recyclage.

    Autrement dit, Melinda m’épilait avec une cire pleine des poils d’autrui !!! Ah horreur et damnation !!
    Il ne me restait plus qu’à espérer qu’un moyen de filtration était quelque part à l’œuvre…

    Je décidais pour le reste de la séance de fermer les yeux et les oreilles, jusqu’au moment où Mélinda me demanda si je ne voulais pas une épilation du « cavado ». Quoi donc ? Le cavado, mais qu’est-ce ? Un geste de l’index me donna la précision nécessaire. Ah… Cavado ? Eh bien non merci Melinda ! Rien que ce mot me fait peur ! Il faut laisser ma caverne tranquille !!!!


    1001 nuits.jpgPour finir, je souriais, payais les très modestes 30 pesos et m’en allais altière comme la princesse des 1001 nuits que j’étais devenue :-)





    Images : le yéti, je crois que c'est celui d'Hergé, et l'illustration des 1001 nuits, elle est de Gustaf Tenggren

  • Fétichisme

    Je suis en train de développer une passion particulière pour ma terrasse au coucher du soleil...

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