« Voleur ! Diable ! Maudit escroc ! Assassin ! », les insultes pleuvaient sur lui. A l’entrée du tribunal, dans les courriers reçus par les juges, sur les graffitis qui maintenaient recouvraient les murs d’enceinte de sa riche résidence. Pendant près de 20 ans, il avait consciencieusement dépouillé des milliers de « victimes », qui avaient investi en lui leur confiance, et surtout leurs économies. Ah le beau parleur ! Toujours habillé d’un élégant costume Prada, gris de préférence, mais rehaussé par une cravate jaune ou orange (de l’or, voici de l’or !), il subjuguait petits et gros épargnants par son assurance, sa culture –on ne peut quand même pas la lui enlever-, sa connaissance parfaite des rouages financiers –comment sinon ?-, et ce sourire de bienveillance qui ne le quittait jamais. « Je vais changer votre vie, croyez-moi », leur disait-il. Oh les incrédules ! Pourquoi la foi est-elle parfois si négligente ? En effet 20 ans après, leur vie était changée. Les plus chanceux avaient peut-être mis leurs œufs dans plusieurs paniers, mais nombreux étaient ceux qui n’avaient plus un penny pour leur retraite… Une vie d’économie engloutie ; la faute à Ponzi avaient-ils appris…
Quant au voleur, au maudit escroc, à l’assassin, il était maintenant derrière les barreaux. La justice avait agi. Mais dans le secret de sa cellule, il continuait encore à se frotter les mains : « Quand même, je les ai bien eus ! ». Des remords, de la honte ? Nada, rien !
Et dire que certains se flagellent pour un petit billet chapardé un jour de grand besoin.
La honte, hélas, est bien mal répartie.
D’accord… Le mot « honte » existait bien avant la Renaissance. Mais je voulais parler de honte, alors rétro-pédalage au Moyen-Âge, où surgit aux alentours du XIe siècle, nous dit Littré, la « hunte ».
Ambiance Pyramide de Ponzi...