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O beau bidet, dada de mes plus belles chevauchées, tu es bel et bien blanc comme un certain cheval blanc, héroïque et sauvage, innocent l’air de rien, mais tu en as vu, ça tu en as vu !
Des ennemis farouches, des dindes dodues, des sabres levés, des séants malséants, rien ne t’a été épargné !
Des batailles acharnées, des histoires en eau de boudin, où tu finissais par bouder, nom d’un bidule ! et le respect ? hein, le respect ?
Mais fontaine, tu as dit et fontaine, tu as fait !
Un bain de jouvence et voilà le bidet dada qui entre dans la danse, O Di doo di doo dah…
Il y avait en ce dimanche de fin d'été, un je ne sais quoi de tendre... Peut-être à cause du soleil éclatant, 25° à l'ombre, de quoi profiter encore des parcs de Buenos Aires, s'étendre sur l'herbe, les yeux dans le grand bleu ? Peut-être à cause des rires des enfants tous de sortie, ou ceux des adultes en rollers et en skates, autour de la roseraie, un tour, dix tours, glisser à n'en plus finir, jusqu'à ce que les perles de sueur fassent briller toute la peau laissée à l'air libre ?
En tout cas, on s'installait sur une nappe dans le parc du planétarium, un petit pique-nique pour la route, une sieste de bienheureux, un peu de lecture, et puis vers 19h, le concert "pour la vie", en l'honneur des victimes de l'attentat contre l'ambassade d'Israël il y a 20 ans. Le conseiller culturel de l'ambassade qui ouvrit l'événement lança un appel à la paix.
La paix, voilà en fait, ce qui a caractérisé cette journée...
Vendredi dernier, mon ami Eduardo m’emmenait dans un « club » de Palermo. Palermo est le plus grand « barrio » (quartier) de Buenos Aires. Connu pour être l’une des zones les plus sympas pour sortir, il se divise en Palermo Soho, Palermo Hollywood, Alto Palermo, Palermo Viejo… je dois dire que je m’y perds un peu ! Ce sont les promoteurs immobiliers qui passent leur temps à créer ces « labels » pour donner une identité aux manzanas qu’ils investissent, et ainsi attirer le chaland, toujours en quête de « the new place to be ».
Le club où Eduardo m’invitait se situait dans le Palermo Botanico, près du jardin botanique (ce que le nom pouvait laisser présager ;-). Ce qu’on appelle ici un club n’est pas nécessairement un endroit chic ; c’est avant tout un repère d’habitués. En l’occurrence, le Salvavida, situé sur Cabello, est la propriété d’une petite poignée d’habitants du quartier – tous des hommes- qui se cotisent pour faire vivre l’endroit. Les hommes en question s’y retrouvent tous les jours pour faire un partie de « truco » (jeu de cartes le plus populaire d’Argentine) et partager ensuite une bière, avec une picada ou un autre bon petit plat.
Le Salvavida est hors-norme à plus d’un titre. Installé depuis quelques décennies, là où autrefois, il y avait des terrains de boules, il continue de faire vivre l’âme populaire de Buenos Aires dans un quartier qui se cosmopolitise et s’aseptise beaucoup. Et puis, c’est un vrai résistant ! Eduardo m’a raconté que les propositions de rachat ne cessaient de pleuvoir et pour des sommes folles, car sur cet emplacement pourrait être construit une énième tour « condominium » ! Palermo vit en effet une vraie effervescence de tours de plus de 20 étages ; elles fleurissent de tous côtés, dans un incessant ballet de grues.
Nous étions donc dans un petit coin de paradis en résistance :-) Après un repas tout ce qu’il y a de plus argentin (empanadas, milanesa, ravioles ; fernet et vin rouge), nous passions dans la salle du fond. Chaque vendredi, un groupe de 3 guitaristes (accompagné ce jour-là d’un tambour) fait danser jusque fort tard, les amoureux du folklore argentin. Beaucoup plus simple à danser et moins envoûtante que le tango, la « chacarera » n’a pas dépassé les frontières du pays. Pourtant, elle reste non seulement agréable à regarder, mais surtout très amusante à pratiquer ! Les danseurs se font face et se tournent autour, parfois avec un mouchoir à la main qu’ils manient de manière habile et séduisante (pour se faire une idée, voir la vidéo !).
Il fallait voir ce soir-là les sourires rayonnants des danseurs sur la piste ! Et quels danseurs ! La moyenne d’âge dans la salle devait être de 65 ans ; ils se connaissaient tous, s’interpelaient d’un bout de la salle à l’autre (« Alors, notaire, tu viens danser ?! »), venaient s’embrasser, puis glisser un mot aux musiciens. Fulano, le guitariste en chef, était assis pénardement sur une malle, les pieds sur une boîte à chaussures ! Yeux bleus acier et pétillants, couronne de cheveux blancs sur crâne dégarni, il donnait l’impression d’être dans son salon et de parlers à ses amis (mais on ne devait, là, pas être loin de la réalité !).
Lorsque nous partions à 1h, la fête battait son plein. L’un des guitaristes venait de chanter d’une belle voix profonde 2 tangos célèbres –la salle l’acclama-, et bientôt le groupe reprenait le folklore pour d’autres folles danses !
J'ai passé beaucoup de temps à travailler ces dernières semaines (quelque chose qui ne m'était pas arrivé depuis quelques mois ;-). La fenêtre ouverte s'est retrouvée un peu délaissée ! J'ai quand même alimenté mon blog Chroniques de Buenos Aires, avec des articles sur ce qu'il se passe aux Malouines, le renforcement du protectionnisme, et 2/3 articles plus culturels. Allez faire un tour !
Ici l'été bat son plein, avec des niveaux de température autour de 35° ! Chaleur souvent humide, et donc peu agréable ! Buenos Aires se tropicalise.
J'ai profité ces 10 derniers jours de la visite d'une copine française avec l'un de ses amis, arrivés à Buenos Aires avec Aerolineas Argentinas via Rome. Il a évidemment fallu que la valise de Mat s'égare (sinon ça serait pas drôle ! Aerolineas Argentinas ne cesse de penser à notre divertissement ;-)... et le pire, c'est que dans la valise il y a avait des tablettes de chocolat pour moi ! La valise les a retrouvés au bout de 4 jours à Puerto Iguazu et le lendemain, j'avais ma douce drogue toute fondue mais néanmoins comestible ! Il y avait notamment une tablette de chocolat lait avec amandes caramélisées + 1 pointe de sel, à se damner !!
Nous avons passé de très chouettes moments entre leurs différentes excursions (Iguazu, Tigre, Colonia, Montevideo). Je crois qu'ils ont eu le coup de coeur pour l'Argentine. Ca se comprend ;-)
De mon côté, je pars dès ce lundi en vacances. Des vacances un peu particulières puisque je file en Colombie au mariage de très bons amis. Je retrouverai aussi quelques-unes des mes poulettes préférées ! Ma hâte ne se mesure pas tant elle est extrême :-)
Comme ce sont les grandes vacances, la ville de Buenos Aires organise de très nombreuses manifestations culturelles gratuites un peu partout dans la ville. Ce dimanche, cela nous a conduits au cirque, puis à un concert de bandonéon, l'instrument roi du tango)!