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Une vie porteña - Page 12

  • Intouchable


    Pour l’année 2012, j’ai pris une grande résolution : me remettre au sport. Cela fait bien trop longtemps que je suis rouillée. Dont acte.


    J’avais repéré courant décembre, quasiment à la porte en face de chez moi, des gens en train de sauter suspendus à des élastiques. Enfin, l’angle de vue n’était pas très bon ; ils étaient au loin et moi derrière une grille. Je notais toutefois l’adresse URL du lieu nommé Aerea, en me disant que cette activité avait l’air d’être plutôt marrante.

    Après demande d’informations, j’apprenais qu’il s’agissait de la toute première école de danse aérienne du monde (créée par Brenda Angiel), et que le quidam pouvait y prendre des cours. Non mais, comment rater une opportunité pareille ?! Danser suspendu à un gros élastique, c’est un truc de tarzan qui me convient parfaitement !

    Premier cours hier soir à 19h avec Viviana et Romie.

    Bon, ce que je n’avais pas exactement prévu c’est qu’on serait harnaché comme des fous. En même temps, quoi de surprenant lorsqu’on doit faire le cochon pendu à 5 mètres du sol ?! Arpès avoir tourbillonné dans les hauteurs, ou disons essayé de tourbillonner, nous avons fait des envols et des sauts au sol, et déjà je réalisais que cela n’avait rien d’évident, l’élastique semblant avoir beaucoup plus de force que moi !!

    Mais ce n’est qu’après qu’a commencé la véritable « torture » ! Après une heure de découverte, on attaquait la marche perpendiculaire au mur… Ouïe, ouïe, ouïe ! Pour réaliser cet exercice, il faut peser de tout son poids vers le sol, le harnais étant le maintien et donner de fortes impulsions pour pouvoir se tourner (pour marcher de gauche à droite puis de droite à gauche, tout ça perpendiculaire au mur je le rappelle !). 

    A 21h, je lâchais l’élastique, les hanches en compote, la circulation des jambes quasi coupées, mais plutôt convaincue ! Quitter le sol, c’est toujours une belle expérience !

    … et ce matin, je me levais tant bien que mal, tout endolorie, la taille couverte d’hématomes… intouchable !

    Mais qui sait, peut-être qu’un jour je saurais faire ça :

  • Voeux-nise !

    Adrien venait d’enfiler ses bottes. Il n’allait pas finir l’année sans un dernier passage sur le pont du Rialto. Sa mère chérie lui avait toujours dit que ce lieu était la plus belle oasis de paix de tout Venise. Adrien se demandait si elle y avait déjà mis les pieds un samedi du mois de juin, quand le pont vibrait sous le poids des touristes.

    mi rialto.JPG

     

    Mais aujourd’hui, 1er janvier, 7h du matin, les touristes avaient déserté pour retrouver leur lit après une nuit entière passée à débouchonner le champagne et à chanter « Vin, vin, viens avec nouze en 2012 » (le touriste éméché manque parfois singulièrement d’imagination poétique).


    Adrien espérait ainsi être seul sur le pont pour pouvoir un instant se consacrer à ses pensées annuelles. C’était en effet une habitude, penser une fois par an sur le Rialto ; penser au temps futur et penser au temps présent. « Je pense que je ferai tout pour enchanter mon monde, [puis regardant au loin le soleil doucement se lever sur les canaux endormis] il faut s’émerveiller, toujours s’émerveiller, voir la beauté en toutes choses » (quand il disait penser, souvent lui revenaient des pensées d’autrui, qu’il faisait très bien siennes).

    Mais s’approchant du pont, Adrien se crut victime d’une hallucination ; une femme était là, chevelure défaite, sourire irrésistible… et queue de poisson ! Adrien se pinça, en se disant, « je rêve ! ». Voilà qui dépassait en tout point ses espérances pour l’année à venir….Il allait la commencer avec une sirène !


    Il se rapprocha, les bottes dans leur grincement caoutchouteux accompagnaient ses pas songeurs. Il était, elle était là, de près il vit que la queue était en fait une robe à paillettes évasée aux pieds et étincelante sous les premiers rayons de l’année, mais ça y est, il était décidé. Dans une inspiration soudaine, il lui souffla : « Que diriez-vous d’un mariage avec moi ? ».

     

    Que 2012 soit l’année de vos plus belles tentations

    et de vos meilleures inspirations !

    Je vous embrasse (en particulier les futurs mariés qui se reconnaîtront !)


    (Petit conte réalisé avec la participation de: Amira, Arnaud, Caroline, Céline, Eve, Flor, Hélène, Jeanne, Jean-François, Manu, et Nico. Merci les amis !)

  • Dans les chroniques de Buenos Aires...

    Cette semaine, j'ai privilégié mon blog "Chroniques de Buenos Aires" !

    Vous y retrouverez un article sur le soja en Argentine (ne croyez pas qu'il s'agisse là d'un thème anodin...), une brève sur l'état de santé de la présidente, et une invitation à découvrir le "street art" dans les rues de Buenos Aires !

    En avant-goût, je vous mets quelques photos prises hier dans mon quartier :

    street art, buenos aires, parque centenario

    street art, buenos aires, parque centenario

    street art, buenos aires, parque centenario

  • Noël à Buenos Aires !


    Chers lecteurs, j'espère que ces deux derniers jours ont été pour vous l'occasion de passer de belles fêtes accompagnées de vos plus proches!

    1.joyeux noel bis.JPG



    A Buenos Aires, un ciel radieux était au rendez-vous ! Aujourd'hui après une "noche buena"(réveillon) extrêmement pétaradante et arrosée pour certains, le centre-ville était étrangement vide, calme et serein.

     

    1.rue désertée.JPG

     


    Pas un bruit devant la cathédrale, et à l'intérieur le recueillement; après la communion, les fervents sont allés embrasser un enfant Jésus posé sur une colonne près de l'hôtel, les bras tendus.
    Etrange moment de solennité, qui laissait oublier que la joie devait être aujourd'hui à son point culminant !

     

    1.cathedrale 25 décembre.JPG 1.devant jesus.JPG


    Dans le port de Puerto Madero, mon objectif a capté des passants... et des tortues en train de bronzer sur une épave !
    Noël dans l'hémispère sud est vraiment étonnant !

    1.promenade puerto madero.JPG

    1.tortues sur épave.JPG

    1.tortue puerto madero.JPG


    Je vous souhaite une délicieuse semaine pour clore 2011 !
     

  • Grissinopoli, fabrica recuperada

    Vendredi dernier, nous allons à un spectacle de danse de la cousine de Manu.
    Je dois le rejoindre à l’adresse Charlone 55, que j’imagine forcément comme celle du théâtre, de la salle de danse, que sais-je encore ?

    Lorsque j’arrive, je me retrouve face à grand rideau métallique baissé sur un édifice qui ressemble plus à une usine qu’à un théâtre. En hauteur, des lettres forment le mot « Grissinopoli » ; joli nom pour une salle de théâtre, entre références à Fritz Lang, au Monopoly (le théâtre, c’est bien un jeu !), ou la Grisse ancienne :-)

    grissinopoli.GIFJe demande à Manu, si nous ne sommes pas trompés d’adresse, mais non. La représentation a bien lieu, ici même… dans cette usine ! Car Manu m’informe que Grissinopoli n’est rien d’autre qu’une usine de grissins. Enfin quand je dis rien d’autre… Elle est tellement plus !

    Grissinopoli est bien connue en Argentine car elle fait partie des « fabricas recuperadas » (usines récupérées), phénomène apparu au lendemain de la crise argentine de 2001.

    D’une brutalité sans pareil, cette crise met en extrême difficulté de nombreuses entreprises, quand ce n’est pas directement en faillite. Dans le cas de Grissinipoli, les patrons de l’entreprise commencent en 2001 par réduire les salaires, jusqu’à ne plus quasiment rien verser en juin 2002, ce qui déclenche une grève des ouvriers. Le 16 juin de cette année, les ouvriers exigent comme condition pour continuer à travailler que les patrons leur versent à chacun 100$. Les patrons de l’entreprise s’évanouissent alors dans la nature, laissant une entreprise lourdement endettée.
    grissinopoli le film.jpg
    Les ouvriers soutenus par d’autres entreprises récupérées, quelques partis politiques (dont le parti obrero) et tous les voisins du quartier, décident d’occuper l’usine et de la faire tourner, et ce en dépit de l’absence d’autorisations légales. Mais en novembre 2002 arrive la délivrance, la législature de Buenos Aires approuve l’expropriation de l’entreprise. Les ouvriers, regroupés dans une coopérative auto-gérée, La Nueva Esperanza, en deviennent les patrons !

    9 ans plus tard, l’usine tourne toujours, et pour remercier le quartier de l’avoir soutenue dans ces heures les plus noires, elle prête régulièrement ses locaux pour dans manifestations culturelles qui se déroulent au milieu même des installations !

    Je profitais ainsi d’un spectacle de danse aux saveurs de grissin!

     

     

    > L’histoire de Grissinopoli a fait l’objet d’un documentaire de Dario Doria (affiche ci-contre), primé au niveau international. D’ailleurs, je découvre en rédigeant cette note que ce documentaire vient d’être placé au centre d’un débat sur l’autogestion, organisé au MK2 Quai de Loire


    >  Sur le mouvement des usines récupérées, consulter le site fabricasrecuperadas