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Renaissance - Page 4

  • Q comme Qu’à hu qu’à ha

    Un gentil bourrin avait vu dans un champ

    Passer un malotru

    Pour y voler

    Un volcan.

    Diable !

    S’exclama-t-il,

    Ce volcan est mien

    Et nul n’en touchera la lave.

    Il s’approcha l’air bourru à tout vent hennissant.

    Le grotesque intrus crut y voir

    La réincarnation

    D’un démon.

    Ahhhh !!!!

    Hurla-t-il

    En s’enfuyant,

    Les jambes à son cou

    Et le cœur vivement palpitant.

    Ce n’est qu’en atteignant le chemin qu’il s’arrêta

    Paniqué, épuisé, tout à fait las,

    Convaincu de son pêché

    Et prêt à renoncer

    Aux vices.

    Qu’à hu, qu’à ha.

     

     

    Oh la jolie expression qu’on ne trouve que chez Nicot. Ancêtre évidemment de cahin-caha, et apparemment issu du latin (que hinc que hac, ou qua hinc qua hac).

     

    Ane et volcan retouches.png

    Un âne du Sancy par Michel

  • P comme Panache

    J’aurais pu choisir « perle », mais je n’aime pas les enfiler
    Ou peut-être « perruque », mais je n’aime pas dissimuler.
    Ne parlons pas de « poltron », car à la couardise
    Aucun espace nous ne laisserons.

    Non, parlons plutôt de plumes et de légèreté,
    De bravoure et de témérité…

    Car si un jour tu t’amouraches,
    Choisis avant toutes choses, oui, le panache !

    Panache, de l’italien pennachio (bouquet de plumes), apparu dans la langue française au XVIe siècle.

    cyrano-de-bergerac-1950-film-entier.jpg

    En voilà un qui en avait…

    (Cyrano de Bergerac)

  • O comme Obéron

    _ What the fuck ?!

    _Sire, sire, ici on dit « what the duck »… vous voyez… pour ne pas sombrer dans la vulgarité.

    _Damned ! Voilà qu’il faudrait que j’insulte les canards ! Foutez-moi la paix, depuis quand un roi ne peut-il s’exprimer à sa guise ?

    _C’est que la convenance…

    _Laissons aux cons la convenance et aux canards les cancans. Le roi des Elfes n’a-t-il pas tous les droits ? Alors laissez-moi fucker gaiement !

     

    Obéron superstar !
    Personnage de la comédie de Shakespeare « Le songe d’une nuit d’été » (1594)

    Obéron par Marcelo Gomes - ballet de Balanchine.jpg

    Marcelo Gomes jouant Obéron
    dans le ballet de Balanchine inspiré de "Midsummer's night dream"

  • N comme Nicot

    Jean Nicot.gifParce qu’il faut rendre à César ce qui est à César, je rends pour une lettre à Nicot ce qui est à Nicot. Alors Jean, voilà, je m’agenouille : respect l’ami !

    Mais quoi ? J’entends des murmures interloqués, « mais qui c’est, qui c’est ? ». Vous ne connaissez pas Jean Nicot ? Vraiment ? Et d’où pensez-vous donc que vient la nicotine ? Pousserait-elle sur un nicotin ? Eh bien non, la nicotine rend hommage à celui qui l’introduisit en France en la faisant connaître à Catherine de Médicis…pour soigner les migraines, si l’on veut être précis.

    Ce n’est pas là cependant que nous voulions en venir. Si pour une lettre je rends à Nicot son dû, c’est qu’il est l’auteur d’un admirable Grand Dictionnaire, véritable monument de la langue de la Renaissance et de ses origines latines.

    Comme quoi les diplomates savent parfois se rendre fort utiles !

     

    Le « Thrésor de la langue françoyse » (1606) de Jean Nicot est intégralement disponible en ligne… Bénissons la numérisation !

    N comme Nicot.jpg

  • M comme Moi, Léonard

    J’aimerais vous parler de Salaï. Sûrement le bruit qui court aura déjà atteint vos oreilles. Lorsque je l’ai vu la première fois, mes yeux ont vite cligné, comme si sa beauté angélique m’empêchait de le fixer. Il me regardait muet, debout à côté de son père, et je savais qu’il serait bientôt mon disciple. Je voulais tout lui apprendre : le choix des pigments, le trait du pinceau, l’expression saisie… Je voulais tout lui donner et qu’en retour il me donne tout, que sa beauté s’invite à la table des muses, qu’il soit toujours près de moi, mon inspiration en chair et en os.  Salaï, tendre Salaï, je poserai ton visage sur une œuvre impérissable, au cœur de ma toile, tu souriras à peine, tu seras une énigme. Lentement très lentement je te peindrai, peu importe les infidélités à ton image car au final, la toile, bien sûr aura ta sublime perfection, non que je veuille me vanter d’un quelconque génie, mais une muse à toi pareille comment saurait-elle égarer le peintre ébahi.
    Salaï, doux Salaï, on te chérira sans doute comme je t’ai chéri.

     

    Confession de Léonard de Vinci (1452-1519)

    Salaï fut l’amant de Léonard de Vinci qui reprit ses traits pour son Saint Jean-Baptiste, et selon certains, pour Mona Lisa.

    Extrait de la BD Léonard & Salaï.jpg
    Planche extraite de la BD Léonard & Salaï, de Lacombe et Echegoyen (2014)