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  • Farniente o poco… Posada Valizas espiritu, épisode 5

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    Nous commençons vraiment à prendre nos aises à la Posada Valizas…  Cécilia est la meilleure des hôtes, elle ne cesse de nous rendre le séjour plus aimable. Si d’abord nos relations sont assez professionnelles, elle nous rend tous les services possibles ! –aider les autres à se sentir bien est vraiment son credo -, elles ne tardent pas à devenir amicales.

    Nous parlons de tout, de futilités, de sensations, d’expériences… De son côté, elle a un vécu assez peu commun : elle a travaillé au Chili, en Patagonie, et à Mendoza, comme travailleuse sociale, responsable RSE, mais aussi comme entrepreneuse, et il y a à environ 2 ans, elle a décidé de se lancer dans l’aventure d’une Posada dans ce village isolé de la côte uruguayenne.

    Si on veut prendre des conseils en prise de risques assumée et réussie, c’est vers elle qu’il faut se tourner. Sa confiance en la vie aussi fait d’elle un personnage unique et attachant.

    En ce dimanche, alors que le groupe de Français est parti pour une rando à cheval, avec Myriam nous nous laissons doucement glisser dans la journée. Un petit-déjeuner au soleil qui n’en finit pas, un peu de respiration, quelques postures de yoga à l’ombre des arbres du jardin, une heure ou deux de lecture, le temps a lâché prise. Je crois qu’indéniablement nous profitons en pleine conscience ;-)

    Plus tard dans l’après-midi, alors que nous décidons de donner quelques coups de pédale, nous croisons nos amis français, qui rentrent plus tôt que prévu. Leur cabalgata a tourné court ! Les chevaux qui effectuaient leur première sortie de la saison se sont montrés si nerveux qu’il était impossible de les diriger.

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    On se quitte, en se disant que nous resterons en contact, puis Mymy et moi filons sur nos montures certes plus dociles. Nous remontons vers la route principale ; le long du chemin de terre, des paysages vaguement de marais, tout verts, toujours tout verts, des chants d’oiseaux, des chevaux –sont-ils sauvages-, la nature sereine, des horizons immenses et ouverts, des palmiers solitaires. C’est simplement beau…

    Retour ensuite vers la plage pour un nouveau café face aux vagues. Pédalage retour à la posada.

    A 19h30, nous avons invité Cécilia et Mauricio à prendre l’apéro avec nous. Avec nos achats du Don de Todo, deux bonnes bouteilles et quelques biscuits apéro, nous avons de quoi entamer gaiement la soirée à 4. Et gaie, la soirée le fut !

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    On se raconta nos fantasmes (à l’initiative de Cécilia !), on joua à « qui lance le bouchon dans le verre au loin », on mangea des moules de la veille récupérées dans une poubelle, on ouvrit d’autres bouteilles, on écouta de la guitare, on rit, on se chambra comme si l’on se connaissait depuis toujours. Instants précieux et fragiles.

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    Rideau.

  • Entre Valizas et Castillo, épisode 4

    Au réveil, nous découvrons une splendide pièce de petit-déjeuner. Accueillante, pleine de bon goût et riche en boissons et nourritures propres à nous réveiller pour de bon. Par la fenêtre ouverte, le soleil joue les trouble-fête, sur le tableau noir, Cécilia nous a écrit « Bienvenue ! ».

    Mymy petit-déj posada Valizas.JPG


    On papote en surveillant l’heure, il ne faut pas rater le bus pour Castillo. Vers 12h30, nous arrivons au « château ». La banque est bien là, pas de distributeur malicieux, nous voilà riches de dollars ! Nous déambulons quelques instants dans les rues en pente de la ville, le soleil brille, personne n’est dehors, c’est l’heure du déjeuner, nous croisons juste un gars en mobylette qui nous a parlé la veille (dit-il…).

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    Un arrêt s’impose au supermarché du coin, le Don de Todo, où nous achetons de quoi prendre l’apéro un soir dans le jardin de la posada, un Tannat, un Cabernet (je crois), de quoi grignoter. Sur la place principale du village, nous nous installons sur la mini-terrasse de fortune d’une boulangerie, sirotant un rafraîchissement. Ciel bleu, village silencieux. Soudain, une jeune fille vient nous voir, elle nous propose de participer à un casting pour Pepsi. Nous sommes dans la 4e dimension !

    Non, sera notre dernier mot. A notre retour à Valizas, Cecilia nous apprend que Castillo est la ville au plus haut taux de suicide de l'Uruguay. Pour un "oui", pour un "non", un mari/ une femme volé/e, un honneur à demi-bafoué, on s'y prendrait la vie. Pourquoi, sous tant de soleil ?

    Nous laissons de côté la question et nous dirigeons vers la plage d’où l’on voit les grandes dunes de sable que bientôt nous découvrirons de près. Face à la mer, quelques individus se sont perdus comme nous. Nous prenons un café sur une terrasse rustique et partons nous allonger sur le sable; je joue les conteuses, Mymy s’endort. Le vent frais plus tard nous tire de notre léthargie bienheureuse et nous décidons de rentrer au chaud.

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    Arrivées à la Posada, nous entendons depuis notre chambre des voix dans le salon. Le « groupe » dont nous a parlé Cécilia est arrivé. Ils sont 4 et à travers la porte et leurs accents inimitables, nous savons bientôt qu’ils sont Français. Des Français au bout du monde, no puede ser !

    Nous les saluons en sortant, échangeons quelques mots, ils semblent être une famille : un couple d’une cinquantaine d’année et deux jeunes, dans leur vingtaine.

    Plus tard, ils nous invitent à prendre du champagne, il ne faut pas nous prendre par les sentiments.  Le Moët nous met en verve et hop, c’est parti pour un long bavardage qui s’achève autour d’un dîner improvisé par un chef cuisto venu justement à ce moment-là passer un « entretien » avec Cécilia. Heureux hasard ! Quelques moules fraîches et du vin blanc rendent la soirée résolument sympathique. Des blagues grivoises fusent entre les discussions plus sérieuses.

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    En fin de soirée, nos compatriotes s’éclipsent, nous poursuivons joyeusement nos conversations avec Cécilia et Mauricio, puis Morphée crie.

  • En route pour Valizas, épisode 3

    A 10h, à Tres Cruces le bus pour Valizas démarre. C’est mon amie et collègue Julie qui m’a recommandé une posada dans ce petit village inconnu des cartes routières ! Situé à 300 kms de Montevideo, il promet le calme, le silence et les grands horizons… bien loin de la movida touristique de Punta del Este.

    Route de Montevideo à Valizas

    Le temps a tourné, nous voilà sous des cieux bas et gris… En chemin, nous nous arrêtons 100 fois, 1000 fois, ces 300 kms avancent à pas d’escargot. Pas grave, nous avons le temps. Tant le temps que nous descendons lors d’un de nos arrêts pour aller découvrir (les toilettes de la gare), et lorsque nous retournons vers le bus, celui-ci… a disparu.

    La bonne blague ! Nous regardons bien avec nos deux paires d’yeux cette volatilisation incroyable. Non, non, ils ne sont pas partis sans nous quand même… Et alors que nous nous dirigeons vers le guichet de Rutas del Sol (la compagnie de bus), nous entendons au loin de l’autre côté de la gare, un homme crier « Muchachas, muchachas ! ». C’est notre chauffeur. Notre voisin de siège s’est soudain rendu compte de notre absence et a prévenu le chauffeur que 2 têtes de linotte manquaient à l’appel… Entrée discrète dans le bus. Pas d’applaudissements cette fois (jaja).

    Vers 15h, nous arrivons à Valizas. A la sortie du bus, nous entendons soudain une dame en blanc appeler « Isabelle, Isabelle ». Voici Cécilia, la propriétaire de Posada Valizas. Elle est venue nous chercher toute de blanc vêtue, grande classe.

    Valizas premières impressions : routes de terre vacillant de l’ocre au rouge, ciel gris, odeurs d’herbes humides, nul n’est dehors, une vache accrochée à un poteau sur un bas-côté nous regarde (encore étonnée). Quand Cécilia pousse la porte de la posada, nous découvrons un jardin d’herbes hautes où trônent de jolies chaises sculptées, au fond la posada jolie chaumière aux volets bleus.

    Posada Valizas

    Fait pas chaud là-dedans ! On rêve de voir la cheminée allumée. Notre chambre est très coquette, la déco réussie, ambiance de cocon douillet. Nous sommes les seules hôtes, la posada nous appartient ! D’entrée, je demande à Cécilia si nous pouvons payer en CB, car nous n’avons pas que très peu de liquide… ah ben non, il semble que j’ai oublié le contenu d’un mail crucial ! Paiement en cash, nada mas. Le prochain distributeur nous dit Cécilia est à 25 kms dans la ville de Castillo. Un voyage s’imposera donc au cours des 4 jours à venir.

    Nous partons acheter des portions de tarte salée dans la cahute d’un habitant, qui pourrait s’auto-proclamer roi de la empanada !  Il pleut. Fin du monde, Bretagne nous voilà…

    Ce soir, c’est la pleine lune. Cécilia nous dit qu’une de ses voisines et amies tire les cartes… et si, la lune aidant, nous nous prêtions au jeu ? Elle s’appelle qui plus est Amnéris, uruguayenne au nom égyptien, on sent les augures, les prêtresses, les pythies. Voyons voir…

    Posada Valizas, jardin de nuit

    Près d’une heure trente durant, Amneris (hommage à Aïda de Verdi nous apprend-elle) nous « numérise », nous « angélise », et nous « rune-analyse ». Des étranges prémonitions, des mots qui résonnent… N’en disons pas plus et laissons aux anges, aux runes et aux chiffres leurs mystères révélés.

    Demain dira.

  • Montevideo en couleurs, épisode 2

     

    Sans hâte nous nous levons pour une nouvelle journée en capitale. Carla nous a préparé pour le petit-déjeuner une étrange galette à l’huile, dont on hésite à dire qu’elle est bonne ;-) En bus, nous décidons de nous rendre au marché du Port.

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    Contrairement à Buenos Aires, Montevideo vit au rythme maritime ; non seulement les berges sont aménagées, mais le port est un vrai lieu de vie (parfois en trop-plein, on dit que les nuits y sont peu tranquilles pour les passants bien aise). Nous en faisons l’expérience d’une curieuse manière en trouvant au détour d’une rue une manif de dockers. « Manif’ » c’est l’objectif du moins, car dans les faits les hommes sont parfois assis, parfois debout, se racontent des blagues immobiles, et les banderoles sont au sol plutôt que dans l’air agitées.

    Quand nous arrivons à leur hauteur, certains commencent à glisser quelques compliments à Mymy qui dans sa belle robe bleue fait des vagues. Et soudain, surgie de nulle part, se déclenche une salve d’applaudissements de tous ces hommes réunis. La route semble s’ouvrir devant nous, haie d’honneur déjà ouverte comme si notre arrivée était pressentie… Hommes uruguayens en émoi ! Hommes uruguayens aux abois !

    Après cet hommage spontané, nous avançons tranquillement jusqu’au marché ; dans cette très belle halle, des restaurants par dizaines ont élu domicile : viandes ou poissons grillés se dégustent au bar face aux cuistots virtuoses. Nous nous régalons.

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    Nous repassons par la ville, belle endormie, un petit café et quelques pas. Nous repassons par l’appartement avant d’aller au cinéma, voir un film uruguayen intitulé « Rambleras ». Ce n’est pas un chef d’œuvre, mais on y retrouve tout ce qui vient de nous a déjà marqué au cours de ces deux premiers jours à Montevideo : des vies loin de l’agitation du monde, mais touchées –évidemment- par les secousses des trajectoires individuelles, on appellera ça l’amour, les doutes, la mort, les envies, les rencontres. On se réconcilie toujours avec un maté sur la rambla bienveillante.

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    À la sortie du ciné, sur la 18 de Julio, un distributeur de billets vole sans scrupule mes 3000 pesos uruguayens… c’est-à-dire qu’il ouvre sa bouche pour me donner les billets mais rien n’en sort, malotru ! Un policier présent sur les lieux du crime écoute sans surprise le récit du méfait et me tend un n° de téléphone pour tenter de récupérer mon dû (jusqu’à aujourd’hui non obtenu !).

    Nous allons boire une bière artisanale dans un pub voisin du Pony Pisador puis mangeons dans un charmant resto baptisé Dueto ; un Tannat –est-il tannique ?- accompagne notre repas délicieux. En fin de soirée, nos pas nous reconduisent au Fun-Fun, cette fois ouvert.

    Fun Fun Montevideo.JPG

    Ambiance de feu, salsa, cumbia en live, l’assemblée danse dans la lumière arc-en-ciel. L’uvita a fait son œuvre !

    Nuit.

  • Avec Mymy en Uruguay, épisode 1

    Nous sommes parties de l’autre côté du fleuve. À 50 kms sur l’autre rive : l’Uruguay. Rio de la Plata, aussi large que la mer, aussi peu chargé d’argent que son nom l’insinuait. Fleuve de limon, fleuve de dictature, fleuve de séparation entre deux pays cousins, l’un démesuré, l’autre en mouchoir de poche.

    À bord d’un bateau Colonia Express, nous atteignons en 1h, la jolie ville de Colonia que nous n’avons pas le temps de visiter. Notre bus de liaison vers Montevideo nous attend. Pied de guerre ! Correspondance sans attente ! En route vers la capitale uruguayenne.

    Nous traversons des paysages verdoyants et vallonnés, où les vaches paissent tranquillement sans se soucier ni des bus qui passent, ni de leur nationalité, parlent-elles le castillan avec le « ch », nous ne le saurons pas, elles ne feront que nous émerveiller avec leur belle robe brune et leur tête blanche, qui parfois nous s’emplira de curiosité, surtout lorsqu’elles nous verront chanter à tue-tête sur le chemin de retour vers Valizas après notre folle épopée à Cabo Polonio. 

    2h de route et nous atteignons les faubourgs de Montevideo. Nous posons le pied à Tres Cruces, la gare routière, avant d’attraper un taxi qui nous dépose chez Carla et Eduardo, qui gèrent une B&B bien nommée « Una noche mas », et de fait nous y demanderons une nuit de plus, mais c’est encore prendre de l’avance sur le récit.

    Carla nous accueille de sa petite voix pleine de « corazones », « amores », et sans doute aussi de quelques « lindas », « queridas »… Son abrazo est profondément sincère, elle a dans son cœur de la place pour tout le monde ! Nous avons une petite chambre tranquille, et surtout pour cette première nuit, nous sommes seules à la maison, Carla a du temps pour bavarder avec nous.

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    Quelques conseils sur les lieux pour sortir, se promener, et nous sommes en route. Nous partons vers le Rodelu, recommandé par notre adorable hôte perchée. Frabrisio au service nous lance des œillades irrésistibles, qu’est-ce que c’est que ce beau gosse ? Sont-ils tous comme ça à Montevideo ? Faut-il déménager sur le champ ? (ne nous emballons pas), et nous sert le combo classique pizza + faina sur temps radieux. Nous ne réussirons pas à le revoir, zut, flûte ? Enfin, ce Casanova a bien dû pleurer de perdre notre trace sans fausse modestie bien sûr.

    Nous marchons sur les ramblas en direction de la vieille ville. Quelle douceur de vivre, est-ce le fleuve ? Est-ce la mer ? répéterai-je à l’envi, mais peu importe c’est bien l’eau qui borde la ville, qui lui chante des berceuses…

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    Nous arrivons bientôt sur la 18 de Julio, l’avenue principale toute pimpante, bordée d’immeubles Belle Époque, une version uruguayenne de l’Avenida de Mayo. Sur la place de l’Indépendance nous attend la statue équestre d’Artigas (père fondateur du pays) et le Palacio Salvo, jumeau du Barolo de Buenos Aires. Il fait tellement beau.

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    Le charme provincial de Montevideo est en complet décalage avec l’activité folle de Buenos Aires, son bruit, sa foule, sa folie. Peut-être y frôle-t-on parfois l’ennui, mais pour l’instant peu nous importe. Nous traversons toutes les places arborées. Sur quelques terrasses des verres se boivent comme c’est agréable cette fin de journée printanière.

    Arrivées au bout de la vieille ville, quelques rues semblent à l’abandon et plus ou moins bien famées, nous atteignons une autre rambla. Des pêcheurs, des buveurs de maté, des pêcheurs-buveurs de maté, qu’y-a-t-il de mieux à faire quand le crépuscule ne parle que de « carpe diem ».

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    Nous cherchons le Fun-Fun, pour y boire un verre, mais Alfredo nous dit qu’il est trop tôt, le Fun-Fun est fermé ! Peu importe, nous irons manger près de notre hébergement. Carla nous a parlé d’une parilla, le Tigre. Nous avons quelque mal à le trouver, heureusement un capitaine de marine à la retraite nous vient en aide. Ce vieux loup de mer à la barbe blanche se propose même de nous accompagner jusqu’à la porte du restaurant ! Il nous accompagne de sa démarche un peu vacillante et de ses bons mots, car il faut rire n’est-ce pas ?!

    Nous découvrons le chivito, plat national (un hamburger quoi), puis allons retrouver notre lit.

    Uruguay, jour 1, tu nous séduis.

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