A 10h, à Tres Cruces le bus pour Valizas démarre. C’est mon amie et collègue Julie qui m’a recommandé une posada dans ce petit village inconnu des cartes routières ! Situé à 300 kms de Montevideo, il promet le calme, le silence et les grands horizons… bien loin de la movida touristique de Punta del Este.
Le temps a tourné, nous voilà sous des cieux bas et gris… En chemin, nous nous arrêtons 100 fois, 1000 fois, ces 300 kms avancent à pas d’escargot. Pas grave, nous avons le temps. Tant le temps que nous descendons lors d’un de nos arrêts pour aller découvrir (les toilettes de la gare), et lorsque nous retournons vers le bus, celui-ci… a disparu.
La bonne blague ! Nous regardons bien avec nos deux paires d’yeux cette volatilisation incroyable. Non, non, ils ne sont pas partis sans nous quand même… Et alors que nous nous dirigeons vers le guichet de Rutas del Sol (la compagnie de bus), nous entendons au loin de l’autre côté de la gare, un homme crier « Muchachas, muchachas ! ». C’est notre chauffeur. Notre voisin de siège s’est soudain rendu compte de notre absence et a prévenu le chauffeur que 2 têtes de linotte manquaient à l’appel… Entrée discrète dans le bus. Pas d’applaudissements cette fois (jaja).
Vers 15h, nous arrivons à Valizas. A la sortie du bus, nous entendons soudain une dame en blanc appeler « Isabelle, Isabelle ». Voici Cécilia, la propriétaire de Posada Valizas. Elle est venue nous chercher toute de blanc vêtue, grande classe.
Valizas premières impressions : routes de terre vacillant de l’ocre au rouge, ciel gris, odeurs d’herbes humides, nul n’est dehors, une vache accrochée à un poteau sur un bas-côté nous regarde (encore étonnée). Quand Cécilia pousse la porte de la posada, nous découvrons un jardin d’herbes hautes où trônent de jolies chaises sculptées, au fond la posada jolie chaumière aux volets bleus.
Fait pas chaud là-dedans ! On rêve de voir la cheminée allumée. Notre chambre est très coquette, la déco réussie, ambiance de cocon douillet. Nous sommes les seules hôtes, la posada nous appartient ! D’entrée, je demande à Cécilia si nous pouvons payer en CB, car nous n’avons pas que très peu de liquide… ah ben non, il semble que j’ai oublié le contenu d’un mail crucial ! Paiement en cash, nada mas. Le prochain distributeur nous dit Cécilia est à 25 kms dans la ville de Castillo. Un voyage s’imposera donc au cours des 4 jours à venir.
Nous partons acheter des portions de tarte salée dans la cahute d’un habitant, qui pourrait s’auto-proclamer roi de la empanada ! Il pleut. Fin du monde, Bretagne nous voilà…
Ce soir, c’est la pleine lune. Cécilia nous dit qu’une de ses voisines et amies tire les cartes… et si, la lune aidant, nous nous prêtions au jeu ? Elle s’appelle qui plus est Amnéris, uruguayenne au nom égyptien, on sent les augures, les prêtresses, les pythies. Voyons voir…
Près d’une heure trente durant, Amneris (hommage à Aïda de Verdi nous apprend-elle) nous « numérise », nous « angélise », et nous « rune-analyse ». Des étranges prémonitions, des mots qui résonnent… N’en disons pas plus et laissons aux anges, aux runes et aux chiffres leurs mystères révélés.
Demain dira.
Commentaires
j'attends la suite avec impatience!!!H.