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argentine - Page 2

  • Avec mes pesos, je vais m'en donner à coeur joie...

    Comme vous le savez peut-être (j'en parle régulièrement sur chroniquesdebuenosaires), les mesures économiques prises depuis quelques mois par le gouvernement Kirchner sont loin d'être réjouissantes pour l'économie. J'ai beaucoup parlé des freins considérables aux importations, mais un autre phénomène est tout tout aussi problématique : l'accès aux devises devenu quasi impossible.Si cette situation concerne avant tout le dollar, l'euro n'est pas épargné...

    La manifestation concrète de ceci : il est quasiment impossible de changer des pesos argentins en euros (tout au mieux, si l'on se présente à l'administration fiscale avec un billet d'avion, on peut obtenir 400/ 500 euros; encore faut-il prendre le temps d'aller à l'AFIP).

    Eh bien du coup, que me reste-t-il à faire puisque je ne pourrai pas -ou peu- convertir mes pesos pour mes deux petites escapades françaises à venir ?  Les dépenser intégralement sur place !

    Ne soyez pas étonnés si je vous parle désormais de mes séjours réguliers en hôtels étoilés (comme l'estancia de San Antonio de Areco où nous étions la semaine dernière) ou de mes repas dans des restos de grands chefs ;-)

    Bon, j'exagère un poil... mais enfin, je pressens qu'il vaut mieux dépenser tout mon argent maintenant, d'autant que l'inflation continue bon train. On doit être à + 20 ou 25% depuis le début de l'année !

    Mais croyez-moi, aucune panique ici, les Argentins en ont vu d'autres....

     

     

  • Buenos Aires côté culture

    La semaine a encore passé à une vitesse folle !

    Quelques petites nouvelles quand même. Un premier point climatique, je sais que cela vous turlupine ;-) Après une vague vraiment frisquette, où j’ai dû me réfugier chez mon chauffage vivant (il me pardonnera la métaphore !), tellement je me caillais dans mon appart, les températures clémentes sont revenues. Ce qui fait mon bonheur et celui de mes tongs, qui sont de nouveau de sortie ! Enfin, il ne fait "que" 20°, mais pour un automne, c’est bien agréable.

    Dimanche dernier, nous avions malgré tout bravé le froid et la grisaille pour nous engouffrer dans la Rural où se tenait le salon du livre. Un petit brunch avec un couple d’amis, chez Magdalena’s, nous avait permis d’être d’attaque pour affronter la foule et la cohue de la Feria. Comme l’année dernière au salon du livre de Paris, je trouve épatant de voir autant de gens, dans un événement qui célèbre le livre… Pas mort encore !

    Martin FierroCôté organisation, c’était assez bazardeux, et pour trouver les fictions dans un océan d’éditeurs de sciences sociales et de livres pour enfants, il fallait être balaise… enfin déterminé, quoi ! Au final, j’ai acheté des classiques latino : L’Amour au temps du choléra, Martin Fierro (le grand poème épique argentin), un recueil de poèmes de Mario Benedetti, un roman graphique américain Fun Home, et puis aussi un bouquin d’Alan Pauls (un auteur porteño). Je vous reparlerai peut-être ici de mes lectures ! Là, je viens de finir "Les particules élémentaires", et le moins qu’on puisse dire c’est que je ne suis pas enthousiaste. J’ai encore "Plateforme" à lire ; on verra si mon idée sur Michel Houellebecque évolue.

    Lundi et mardi étaient fériés, j’en ai profité pour glander et flâner, des disciplines dont je pourrais être médaillée aux prochains JO de Londres ! En même temps, je travaille comme une forgeronne le reste du temps, alors j’ai le droit, hein, de me reposer ?

    Mercredi soir, j’ai fait une nocturne du MALBA, le musée d’art contemporain de Buenos Aires, avec une amie. L’expo "Bye bye american pie" est vantée unanimement ; à travers 7 artistes, dont JM Basquait, Nan Goldin, ou encore Larry Clark, est présenté le revers du rêve américain, entre drogue, violence, conflits, politique corrompue… une sorte de descente aux enfers. L’œuvre finale, un "train" mécanique captive le regard autant qu’il répugne (c’est un point de vue subjectif évidemment).

    Leon Ferrari.JPGNous avons ensuite été voir l’autre expo, consacrée à l’artiste argentin Leon Ferrari. Avec deux volets "Brailles" et "Relectures de la bible", cette expo retient l’œil -pas aveugle-, à n’en pas douter. Des collages subversifs mêlent grandes peintures religieuses de la renaissance, estampes (très) érotiques japonaises et chinoises, missiles, F27 et parfois starlette dénudée… cela fuse devant le regard étonné et goguenard du spectateur ! Je ne sais pas si c’était l’objectif de Ferrari, mais on a bien ri !

    Ce dimanche, petite après-midi électorale avec un ami en perspective. Au premier tour des présidentielles, les Français d’Argentine, dont le taux de participation a été de 21% ! (je parie que les listes sont à revoir), ont voté en majorité pour Sarkozy…. Pas eu le nez très creux ?

     

     

     

  • Ode au bidet argentin

    (il est tard, l’heure des proses déviantes ;-)


    O beau bidet, dada de mes plus belles chevauchées,
    tu es bel et bien blanc comme un certain cheval blanc,
    héroïque et sauvage, innocent l’air de rien,
    mais tu en as vu, ça tu en as vu !

    Des ennemis farouches, des dindes dodues,
    des sabres levés, des séants malséants,
    rien ne t’a été épargné !

    Des batailles acharnées, des histoires en eau de boudin,
    où tu finissais par bouder, nom d’un bidule !
    et le respect ? hein, le respect ?

    Mais fontaine, tu as dit
    et fontaine, tu as fait !

    Un bain de jouvence
    et voilà le bidet dada
    qui entre dans la danse,
    O Di doo di doo dah…



    bidet argentin.JPG

  • Une nuit au Salvavida

    Vendredi dernier, mon ami Eduardo m’emmenait dans un « club » de Palermo.
    Palermo est le plus grand « barrio » (quartier) de Buenos Aires. Connu pour être l’une des zones les plus sympas pour sortir, il se divise en Palermo Soho, Palermo Hollywood, Alto Palermo, Palermo Viejo… je dois dire que je m’y perds un peu ! Ce sont les promoteurs immobiliers qui passent leur temps à créer ces « labels » pour donner une identité aux manzanas qu’ils investissent, et ainsi attirer le chaland, toujours en quête de « the new place to be ».

    Le club où Eduardo m’invitait se situait dans le Palermo Botanico, près du jardin botanique (ce que le nom pouvait laisser présager ;-). Ce qu’on appelle ici un club n’est pas nécessairement un endroit chic ; c’est avant tout un repère d’habitués. En l’occurrence, le Salvavida, situé sur Cabello, est la propriété d’une petite poignée d’habitants du quartier – tous des hommes- qui se cotisent pour faire vivre l’endroit. Les hommes en question s’y retrouvent tous les jours pour faire un partie de « truco » (jeu de cartes le plus populaire d’Argentine) et partager ensuite une bière, avec une picada ou un autre bon petit plat.

    Le Salvavida est hors-norme à plus d’un titre. Installé depuis quelques décennies, là où autrefois, il y avait des terrains de boules, il continue de faire vivre l’âme populaire de Buenos Aires dans un quartier qui se cosmopolitise et s’aseptise beaucoup. Et puis, c’est un vrai résistant ! Eduardo m’a raconté que les propositions de rachat ne cessaient de pleuvoir et pour des sommes folles, car sur cet emplacement pourrait être construit une énième tour « condominium » ! Palermo vit en effet une vraie effervescence de tours de plus de 20 étages ; elles fleurissent de tous côtés, dans un incessant ballet de grues.


    Nous étions donc dans un petit coin de paradis en résistance :-)
    Après un repas tout ce qu’il y a de plus argentin (empanadas, milanesa, ravioles ; fernet et vin rouge), nous passions dans la salle du fond. Chaque vendredi, un groupe de 3 guitaristes (accompagné ce jour-là d’un tambour) fait danser jusque fort tard, les amoureux du folklore argentin. Beaucoup plus simple à danser et moins envoûtante que le tango, la « chacarera » n’a pas dépassé les frontières du pays. Pourtant, elle reste non seulement agréable à regarder, mais surtout très amusante à pratiquer ! Les danseurs se font face et se tournent autour, parfois avec un mouchoir à la main qu’ils manient de manière habile et séduisante (pour se faire une idée, voir la vidéo !).


     

     

    Il fallait voir ce soir-là les sourires rayonnants des danseurs sur la piste ! Et quels danseurs ! La moyenne d’âge dans la salle devait être de 65 ans ; ils se connaissaient tous, s’interpelaient d’un bout de la salle à l’autre (« Alors, notaire, tu viens danser ?! »), venaient s’embrasser, puis glisser un  mot aux musiciens. Fulano, le guitariste en chef, était assis pénardement sur une malle, les pieds sur une boîte à chaussures ! Yeux bleus acier et pétillants, couronne de cheveux blancs sur crâne dégarni, il donnait l’impression d’être dans son salon et de parlers à ses amis (mais on ne devait, là, pas être loin de la réalité !).

    Lorsque nous partions à 1h, la fête battait son plein. L’un des guitaristes venait de chanter d’une belle voix profonde 2 tangos célèbres –la salle l’acclama-, et bientôt le groupe reprenait le folklore pour d’autres folles danses !