Avez-vous déjà essayé de relier en train le Finistère Sud au Finistère Nord ? Peut-être, mais comme moi, vous vous y êtes cassé les dents ! C’est que le défi n’est pas mince… Deux territoires intimement liés et pourtant ennemis ? C’est parfois drôle comme à l’échelle régionale des tensions séculaires peuvent séparer ce qui vu de l’espace ne constitue qu’une seule unité. Au final, toutes les guerres ne viennent-elles pas du fait qu’on est incapable de prendre de la hauteur, car c’est bien en s’élevant au-dessus de la mêlée qu’on réalise qu’on ne forme qu’un seul et même corps…
Bref, il me fallait aller de Quimper à Carantec pour aller rendre visite à ma chère cousine et sa famille.
On ne remerciera jamais assez l’émergence des services de l’économie collaborative. Car bien sûr, c’est le co-voiturage qui me sauva ! C’est ainsi que je me retrouvais dans une voiture à blabla fort sympathique conduite par Youssef, arrivé il y a 5 ans de sa Kabylie natale pour vivre à un rythme plus trépidant que celui de Tizi-Ouzou, et que ses aventures amoureuses avaient conduit de Paris à Morlaix.
Il rêvait désormais d’émigrer au Canada. Nous avons traversé les Monts d’Arréeenvahis de bruyères, il me montra cette petite chapelle en haut d’une colline où il avait conduit sa dernière dulcinée, sans que celle-ci ne soit réceptive à la magie du lieu, et bientôt derrière cette chaîne montagneuse sans doute vue comme infranchissable par des générations de Finistériens apparaissait bientôt Morlaix et son impressionnant viaduc.
Il faut l’emprunter cette route côtière qui va de Morlaix à Carantec, l’eau arrive ici par un chenal où certains bateaux sont échoués depuis des années, âmes en peine jamais consolées. Et puis voilà Carantec, sa belle église à la porte monumentale de granit, et sa vue plongeante sur une eau aussi azur que les yeux de mon petit cousin !
C’est à peine croyable, mais il fait un temps spectaculaire. Carantec joue le grand jeu. Retrouvailles cousinières baignées de lumière ! Nous partons marcher sur le sentier littoral qui fait face au château du Taureau et à ce gîte improbable sur l’ (pour dormir dans la maison du gardien du Phare, il faut s’inscrire sur une longue liste d’attente, mais on est certain que le jeu en vaut la chandelle !).
Des odeurs de pins, de fougères, des reflets bleu et émeraude et des optimistes qui filent face au vent ! De plus belles journées, on n’aurait pu rêver. Je repars bientôt vers Buenos Aires, avec l’intention ancrée de revenir quand les vents seront favorables vers les terres sauvages du Finistère.
Commentaires
très bel article ! :-)
au plaisir de ta revoir sur ma nouvelle terre d'adoption
cécé
En 2016, j'espère ;-)
Grosse bise