À peine sorties du phare, nous avons hâté le pas pour être sûres de ne pas rater le dernier « camion russe » prévu à 18h. On se demandait bien ce que pouvait être cet engin, un tank peut-être ? Une machine amphibie ? En tout cas, c’est par ce seul moyen de locomotion exotique que l’on peut atteindre le terminal de bus de Cabo Polonio, et de là regagner paisiblement Valizas.
Au final, le camion russe en question est une sorte de 4*4, qui permet de circuler facilement sur la plage et dans les chemins ensablées qui mènent de Cabo Polonio à la route principale (ce serait apparemment un ancien camion d’usage militaire).
Une dernière fois, voir la mer agitée et le ciel sans repos. Des vaches sont postées non loin, l’herbe au goût d’iode est-elle un mets de choix pour nos amies ruminantes ?
Quand nous arrivons à la petite gare routière, une dame nous confirme ce que nous savions déjà plus ou moins. Il faut attendre plus d’une heure avant le prochain bus… Il est déjà 18h30, nous n’avons qu’une envie, être à la posada et prendre une douche chaude. Et l’auto-stop ? Ah oui, nous dit-elle, ça peut marcher !
Ni une, ni deux, nous partons à l’assaut de la route. Mymy a mal au pied, du coup, l’automobiliste aimable ferait bien de se presser ! À dire vrai, la route est très belle. Après cette journée grise, venteuse, presque sans soleil (mais ô combien intense !), voilà qu’en cette fin de journée, le ciel s’entrouvre. De part et d’autre de la route, des champs verdoyants éclairés soudain par une lumière dorée. Des paysages œuvres d’art.
Et peu de voitures !! Nous marchons depuis 20 minutes déjà quand le premier rugissement de moteur se fait entendre au loin. À l’unisson, nous tendons nos 2 pouces, mas la sonrisa que mata. Rien n’y fait. Le véhicule passe en trombe. Boludo, comme on dirait en Argentine !
On en rigole quand même, en se disant que notre option rapide est loin d’être un franc succès (en plus, on avait raté le Renault Duster à la sortie de la gare routière, p** le Renault Duster, quoi ;-) On se fait même doubler par un bus (mais ce n’était pas celui de Cabo Polonio)…. Et puis peut-être quelque 20 minutes plus tard, à nouveau un bruit au lointain. Voilà une petite camionnette pick-up qui pointe le bout de son nez. 2 pouces, 1 sourire… et ouiiiiii, ils s’arrêtent. 3 gars sont tassés à l’avant et nous font signe de nous installer à l’arrière. On escalade le véhicule et nous voilà, pliées de rire, transportées comme… du bétail ?!
La camionnette nous arrête à l’entrée de la route de Valizas. Il nous reste encore 40 minutes de marche sur le chemin rouge. Le soleil se couche. Nous rentrons en chantant à tue-tête.
À 20h, la posada Valizas est enfin visible. Nous poussons la porte du jardin et un ouf de soulagement, Cécilia nous accueille à bras ouverts, elle était un peu inquiète pour nous. Après une douche bien chaude et délassante, nous nous faisons une soirée pizza au coin du feu avec notre hôte adorable…
L’aventure Cabo Polonio s’achève ; douce seulement pourra être la nuit.