Le WE dernier, je suis allée à la Mer.
La Mer pour les Argentins, c’est sacré… C’est ce truc qu’ils attendent toute l’année, jusqu’à ce qu’arrive l’époque bénie de janvier-février. Les routes se remplissent, les voitures serpentent, il fait chaud, très chaud, et il faut être patient car l’autoroute on se demande où elle est… Alors on regarde par la fenêtre : la Pampa. Des kilomètres et des kilomètres de champs, de vaches, quelques arbres qui jouent les trublions et puis des affiches publicitaires, pour nous divertir les yeux.
Au bout, elle est là : bruissante de 1000 vagues, fraîche comme la rosée, ni bleue ni verte ni marron, mais plutôt un mélange de tout ça. Elle a plusieurs noms la Mer, même si pour beaucoup son unique synonyme est Mar del Plata. LA station balnéaire argentine. On s’y agglutine, on s’y amasse, on s’y entasse.
De mon côté, je me suis arrêtée avant : à Valeria del Mar. Mon amie Flor m’y proposait l’hébergement, dans l’appartement de sa grand-mère. Là, les pins et les eucalyptus se sont ouverts peu à peu à l’immobilier. Ça construit à tour de bras. L’envie de Mer n’est jamais rassasiée. Et non pas qu’on s’y baigne ! Non ! ou si peu… Ce qui compte ici, en définitive, c’est la plage. Ah la plage ! On y arrive avec son parasol, ses chaises, ses jeux de plage, son pique-nique, son maté (évidemment !), sa crème solaire, et on y reste toute la journée. Des connaissances de plages se tissent. Des amitiés se renforcent. Des amours surgissent.
On ne fait rien ou pas grand-chose. Le farniente est incarné. Les peaux rougissent, dorent, se craquellent. Elles vouent toutes un culte au soleil. Des châteaux de sable, des vendeurs de plage, des chiens qui s’ébrouent, des cerfs-volants en spectacle, des compét' de foot, des avions sans cesse publicitaires, des balades de droite à gauche puis de gauche à droite, les yeux virevoltent. Puis se ferment, car c’est l’heure de la sieste.
Et si on partait trotter ? Pinamar n’est pas loin par la plage. Là-bas, des centaines d’entreprises offrent des promos le long de l’avenue principale. Consommez, mes bonnes gens, consommez ! C’est les vacances, sortez les bourses !
À l’opposé, si on part vers Carilo, on trouve sur la plage de nombreux 4x4 et des quads en pagaille. Pourquoi donc marcher sur la plage si un moteur peut nous donner de l’élan ? Il y a 3 ou 4 chiens abandonnés, qui se précipitent sur l’écume laissée par les vagues. Si c’était bon à manger ! Pourquoi abandonne-t-on son chien sur la plage des vacances ? Parce qu’on est trop occupé à regarder l’avion qui vante le dernier médoc anti-gueule de bois ? Ou parce qu’on a dépensé tout son argent en babioles et qu’on ne peut plus payer la nourriture du fidèle compagnon ?
Au supermarché, les caddies se remplissent de Lopez, de Coca-light, et de barbaque essentielle. L’asado du soir se prépare. Sur l’artère principale, les clowns préparent leurs shows, les musiciens sortent leur guitare, il va falloir séduire le passant. Jusque tard, tard, les restos se remplissent. L’air est doux quand le vent est clément.
On pense déjà à demain. Une nouvelle journée à la plage. Face à la Mer. Immense, intacte.
Commentaires
super bien écrit !!:)
Merci Ariane :-)