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maimara

  • La faute a Cendrillon

    Nous sommes depuis 3 jours en Argentine, que nous avons rejointe par une autre route sublime parmi les sublimes (de San Pedro de Atacama a Salta). SDC11816.JPGApres 2 jours passes a Salta "la Linda", nous avons decide de partir a la decouverte des petits pueblos de la Quebrada de Humahuaca, sur la route menant en Bolivie. Hier, nous prenons donc un bus avec la ferme intention de nous arreter a Purmamarca, 1000 âmes et beaucoup de touristes. Le village est tres celebre pour sa montagne aux 7 couleurs. A 15h30, nous prenons le bus a Salta. Celui-ci est censé nous laisser a un croisement a 4 kms du village, de la on nous a indique qu'il etait tres facile de prendre un taxi. Le temps passe, au bout de 2h nous depassons Jujuy, Daphne est plongee dans les Femmes puissantes, moi dans Pagina 12... et bientot de concert nous regardons sur la tele du colectivo un Cendrillon moderne pour midinettes, le bus continue de rouler. Nous voyons soudain la pancarte Purmamarca, mais pas vraiment de croisement, donc pas d'inquietude (en plus, on veut voir la fin du film!). Et puis, quelque 20 minutes plus tard, le bus s'arrete au bord d'une route le long de laquelle on distingue 2-3 maisons, on se dit bingo et on descend du bus...

    Sauf qu'au pied du bus, le chauffeur nous apprend qu'on a deja depasse Purmamarca. Une solution señor ? Prendre un bus public dans le sens inverse. L'arret est juste en face, ils passent toutes les demi-heures. Bon, bon, il est 19h30, nous n'avons pas de reservation d'hotel, ca serait bien que ce bus ne tarde pas. Une jeune femme quechua attend avec nous et nous indique qu'effectivement un bus est cense arriver, mais a 20h toujours rien et il fait desormais nuit. On se demande un peu ou on est; on voit quelques personnes passees a pied puis bientot plus grand monde. Comme il y a aussi des "remiss" (sorte de taxi local) qui passent, on essaie d'en heler un certain nombre mais aucun ne s'arrete. Finalement, quelqu'un nous indique que l'arret pour les remiss est plus loin sur la route. On traverse alors le village, Maimara... ouhhhh, des maisons abandonnees, des jeunes alcoolisees qui nous interpellent, un cheval, des restos et hostels desaffectes, on a vraiment atteint le far west argentin !! Et autant dire que dans ce village quechua, tout le monde a l'air de se demander ce que 2 jeunes femmes bourlingueuses font en pleine nuit sur le trottoir!

    A 20h30 enfin surgit un bus plein comme une bombonniere, autant dire qu'avec nos "mochillas" (sacs a dos) devant, derriere et nos sacs plastiques de romanichelles, il n'y a pas moyen une seconde de s'y glisser. Deja on s'imagine dormir dans l'abri bus de Maimara :-) Finalement a 21h, un remiss passe, on l'a deja croise plusieurs fois et il nous a dit qu'il ne desservait que Tilcara... Eh bien va, nous dormirons a Tilcara ! Nous y arrivons environ 20 minutes plus tard et apres quelques instants de negociation, nous faisons tomber avec soulagement nos sacs dans le tres charmant hotel de Gustavo, Uwa Wasi.

    Finalement vers 22h, nous partons au resto, car nous le meritons! Nous y rencontrons Eduardo, un tout jeune homme d'environ 80 ans ! et le convions a notre table. C'est un personnage ! Fonctionnaire dans le gouvernement de Raul Alfonsin, premier president elu de maniere democratique (1983-1989) apres la dictature militaire, il adore Cuba et a eu l'occasion de discuter avec Fidel lors de rencontres officielles. Il a aussi recu une medaille avec la Croix de Lorraine de la part de l'ambassadeur de France pour son soutien au Comité de Gaulle en 1944-1945, il avait alors 13 ans! Nous avons ainsi droit a plein d'anecdotes savoureuses et pour finir, il insiste pour nous inviter a diner... et bien voila, l'Argentine est toujours aussi delicieuse :-)

    SDC11847.JPGEt par le plus grand des hasards, nous retombons nez a nez sur le meme Eduardo ce matin dans un endroit pour le moins original : l'hopital. Daphne avait une furieuse envie de comparer les hostos argentins avec les camerounais qu'elle avait frequentes... ah sacree Daphne qui a ameute l'hotel ce matin aux aurores (enfin 9h, c'est ce que nous appelons l'aurore ici :-) Pour finir, une cure de sel, d'eau, et ca devrait aller !! Pourtant je lui dis sans arret de boire (Ah ?? le vin, ca marche pas pour l'hydratation ?). Quant a Eduardo, il a lui une petite hausse de tension, on se quitte par un dernier abrazo. A nous Tilcara, sa forteresse pré-inca, ses paysages defiant l'imagination...