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laguna brava

  • En route pour Laguna Brava

    Après avoir quitté Talampaya en fin d’après-midi, nous avons pris la direction de San José de Vinchina, quelque 130 kms au nord. Vinchina est un petit village tranquille où autrefois passaient les « arrieros » qui convoyaient les vaches vendues au Chili. Il faut s’imaginer la traversée des Andes à pied !

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    Le village est constitué d’une seule rue principale qui s’étend sur… 13 km ! Tout au long de cette rue, différents commerces avaient émergé petit à petit pour satisfaire les besoins des arrieros. Commerces en tous genres, artisans, etc. Aujourd’hui ce passé très actif n’est plus qu’un très loin souvenir. Le village ici aussi ressemble plus à une cité endormie. Le paysage y est cependant toujours aussi magnifique, avec d’un côté la Famatina, et de l’autre les montagnes de la Quebrada de la Troya.

     

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    Si nous avons choisi d’aller à Vinchina, c’est parce qu’il s’agit d’un des points de départ de l’excursion à la Laguna Brava. Cette lagune salée se situe à 4300 mètres d’altitude (tout au nord de la réserve San Guillermo). Petit trésor méconnu de l’Argentine, la route vers la lagune offre encore une fois des paysages stupéfiants au milieu de montagnes de 1000 couleurs. Guanacos et vigognes se promènent à leur rythme et observent d’un œil inquiet les quelques voitures qui troublent leur tranquillité.

    Enfin nous n’y sommes pas encore ! Arrivés à 21H à Vinchina, nous sommes allés directement à la Coopérative de la Laguna Brava pour réserver notre excursion pour le lendemain. Une petite dizaine de guides locaux se sont regroupés pour créer cette coopérative, qui offrent les meilleures visites de la lagune, tant les guides ont un niveau de connaissance parfait de leur région.

     

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    Nous avons ensuite déposé nos bagages à l’hôtel Yoma, où nous attendaient Lidoro et son fils Omar. Lidoro est un personnage ! Il a 84 ans, est né en Argentine de parents fraîchement arrivés de Syrie. La Rioja est en effet l’une des régions du pays où la communauté syrienne a élu domicile. C’est d’ailleurs de là que venait Carlos Menem le président argentin d’origine syrienne, qui a conduit à la ruine du pays en 2001 !

    La rue principale de Vinchina porte même le nom de Menem… Et on peut se demander combien de rues Menem existent encore dans le pays.

    Lidoro nous raconte que Zulema Menem, la très célèbre ex-femme du président, est d’ailleurs sa cousine. On a du mal à imaginer que ce petit monsieur dans ses vêtements élimés, mais à l’œil très vif !, ait pu être proche de la présidence. Pendant les 2 jours de notre séjour à l’hôtel Yoma, nous apprendrons que Lidoro est un des commerçants principaux de Vinchina ! Fondateur du premier supermarché de la ville il y a plus de 50 ans, il a ensuite ouvert cet hôtel dans la maison même qu’avaient acquise ses parents à leur installation en Argentine. Il possède également plusieurs hectares de vignes et son fils est le distributeur officiel de gaz dans la région. Quand on dit que la communauté syrienne a le sens du commerce… !

    Nous nous couchons tôt pour être d’attaque le lendemain pour la journée d’excursion. Nous sommes 4 voitures et Luis, le guide, monte avec nous. Notre « caravane » communique par talkie-walkie. Natif de Vinchina, Luis nous confie qu’il se désole de voir que la vie du village est désormais uniquement guidée par le « Plan Descansar » (> plan « Se reposer ») ; nom parodique en référence aux différents programmes sociaux mis en place par le gouvernement. Pour lui, les différents programmes de subvention ont tout simplement détruit les capacités productives à l’intérieur des provinces. La plupart des gens préfèrent toucher son chèque mensuel plutôt que de mettre la terre en valeur, ou de lancer des micro-entreprises artisanales ou encore de services. On le sent assez amer, mais en même temps, lui vit sa passion… la Cordillère !

     

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    Tout au long des 4h d’ascension sur les routes incroyables (d’ailleurs empruntées par le Dakar, dont Luis a une piètre opinion ; pour lui, le rallye ne contribue en rien au développement des régions), notre guide nous raconte les grandes migrations d’autrefois entre l’Argentine et le Chili, et le marché de la viande d’autrefois ; il nous détaille toutes les particularités géologiques de la région, les ressources naturelles (IMMENSES… mais pillées par tous ceux qui peuvent piller ; élites politiques locales, multinationales étrangères) ; nous explique la faune et la flore locales. Il est passionnant !

     

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    Nous arrivons vers 14H à notre destination à 4300 mètres d’altitude ! La vision de la Laguna cernée de montagnes enneigées est magnifique, et nous avons une chance incroyable avec le temps. Ciel d’un bleu intense, à peine un souffle de vent ; il fait 11°, une chaleur quasi-tropicale pour cette altitude ! Et surtout, nous avons la chance de voir ces montagnes toutes blanches. Il a neigé une semaine avant… une tempête arrivée très tôt dans la saison ; il ne neige généralement qu’à partir de juin.

     

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    On s’en met plein les mirettes :-)

    Même si la Laguna Brava n’est pas aussi impressionnante que le Salar d’Uyuni en Bolivie, elle vaut réellement le détour, pour sa magnifique route d’accès et pour tout ce qu’elle dit de l’histoire de l’Argentine (y compris sur les Indiens qui y ont vécu). Immanquable donc !

     

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