Ce matin, sympathique expérience avec les factures…
Ici, la manière la plus commune de régler ses factures est d’aller dans un « bureau » de Rapipago, Pagofacil ou je ne sais quel autre réseau qui s’occupe d’encaisser les paiements. Je dois dire qu’au début cela paraît un peu bizarre de ne pas pouvoir payer par chèque, ni par virement automatique, mais l’on s’y fait ! Je pars donc en direction d’un kiosque (en général, les guichets rapipago ou pagofacil sont installés dans d’autres boutiques, des « kioscos », des « locutorios » (cybercafés) ou encore des bureaux de loterie).
La plupart du temps, il faut faire la queue, surtout quand s’approche l’échéance de la facture !
Dans mon cas, j’avais 3 factures, dont une aurait déjà dû être acquittée. J’arrive au guichet, tend les feuilles et bien sûr, le guichetier m’annonce que je suis en retard pour la facture du gaz.
- Eh oui, mon bon monsieur, on ne peut pas être parfait ! (évidemment, je n’ai pas dit ça comme ça !). Et quelle est donc la conséquence ?
- Vous devez allez directement aux bureaux de Metrogas. Les adresses sont au verso de la facture !
- Ah d’accord merci.
Je paie donc mes deux autres factures et m’en vais. Pour la petite histoire, quasiment aucune facture n’est à notre nom et je soupçonne que ceci soit une pratique (un laisser-aller) courante ! Dans notre cas, la seule facture à notre nom est celle d’internet, car nous avons installé la ligne. Sinon, nos autres factures sont au nom de Cledia M, Smith E DE et Monti M (peut-être que l’un d’eux vivait dans l’appart en 1936 ! Cledia est l’ancienne propriétaire et elle était là depuis plus d’une dizaine d’années).
Quand un nouveau locataire/ propriétaire emménage, il reçoit en effet automatiquement les factures (il sait que c’est la sienne grâce au numéro de l’appartement mentionné dans l’adresse). Et tant que les factures sont réglées, après tout peu importe l’identité du titulaire du service !! La nonchalance argentine :-)
Bref, de mon côté, je regarde donc où je dois aller, identifie un bureau de Metrogas à environ 30 minutes à pied et m’y rends. Evidemment, il y a foule ! Je me retrouve donc à faire la queue au milieu des "vilains", ceux qui ne paient pas leur facture dans les temps. Au début, je me dis que je vais sûrement écoper d’une sorte d’amende et que ceci explique le règlement directement dans les bureaux de Metrogas. Mais point du tout. Je paie le montant indiqué sur la facture.
Je raconte un peu intriguée l’histoire à Manu, qui me dit « Ah oui, ce doit être une sorte de punition, pour te faire comprendre qu’il ne faut pas recommencer ». Le fameux châtiment de la perte de temps…
En tout cas, pendant tout ce temps que j’ai passé à faire la queue, j’ai pu lire avec attention une affiche de Metrogas, qui indiquait tous les moyens de paiement à destination des usagers. On peut ainsi régler par virement, par carte bancaire, via un site internet dédié, et évidemment via les agences rapipago, etc. ou encore dans les banques.
Alors pourquoi, pourquoi donc les Argentins s’obstinent-ils à aller régler en cash tous les mois dans un bureau où il faut faire la queue ???
Mmmm…. Encore une fois, le syndrome de la défiance à l’égard du système bancaire !
Il est bien préférable d’avoir son cash avec soi, plutôt que de le confier à ses monstres tentaculaires, qui un jour se réveillent en vous disant que vous avez perdu la moitié de vos économies !
La crise de 2001 n'est pas prête d'être oubliée.