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Déambuler dans la Havane

Enfin, nous sommes installés. Pour nous rendre au centre historique, nous passons par le fameux boulevard maritime de La Havane : le Malecon… On imagine La Havane il y a 60 ans, à l’époque où toute la mafia américaine se rendait à Cuba pour des soirées de débauche bien connues, le Malecon devait résonner des cris de la fête permanente et des klaxons des corvettes triomphantes. Aujourd’hui, les vieux bâtiments coloniaux n’ont plus tous fière allure (mais nombreux sont-ils en rénovation), et ce sont les pêcheurs que l’on entend le plus !

 

 

Nous bifurquons bientôt vers l’intérieur de la ville... Dans les rues colorées de Centro Habana, les magnifiques demeures coloniales ressemblent à des princesses maltraitées… la pierre s’est depuis longtemps effritée, les belles moulures sont désormais en dents de scie, des fissures font craindre le pire, et justement à notre passage, un gros bloc de pierre s’effondre d’une terrasse ! La Havane a ses risques secrets. Conseil : évitez-y les trottoirs, marchez au milieu de la route !
Ici la vie fourmille, on se regroupe dans l’embrasure des portes, on s’interpelle depuis les balcons, on tape la discute autour du chariot du marchand de fruits…

 

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Et voilà bientôt la place du Capitole et sa belle avenue de ramblas. S’ouvre alors l’autre Havane, celle des grands hôtels, des vieux palais, des forts et des églises séculaires. L’UNESCO a versé une fortune pour la rénovation du vieux centre grâce aux efforts de l’ « Historiador de la ciudad », Eusebio Leal Spengler, dont on retrouve le nom en maints endroits de la ville (le centre historique a été classé Patrimoine de l’UNESCO en 1982).

 

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Bien sûr, il suffit souvent de sortir de l’une des rues principales pour que l’on retrouve des presque ruines et des tas de gravats ; des maisons qui ne tiennent qu’à un fil (enfin, à une poutre), habitées sans doute par des habitants funambules…

Partout en tout cas, le même soleil, la vie quotidienne pétrie au sel caraïbe. Dans des cages suspendues, des canaris, des perroquets et même des pigeons chantent… sans doute la chanson du peuple cubain, qui peine à pouvoir sortir son île.

 

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Après avoir visité le musée de la Révolution, vibrant des idéaux du Castro des années 50 et du Che éternel, on passe devant le yacht Granma dans son blindage vitré. Sans doute, le seul yacht du monde considéré comme une relique, un objet sacré. C’est à son bord que Castro, Che Guevara, et le noyau dur des initiateurs de la Révolution ont débarqué à Cuba en 1959. Et bientôt mis fin au régime dictatorial de Battista.

 

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Le musée –d’ailleurs très cher, les touristes n’arrêtent jamais de financer la « Révolution »- présente une scénographie des années 60… Peut-être bien que c’est le symbole même de l’île. La fameuse révolution s’est arrêtée dans les années 60 ; les décennies qui ont suivi n’ont porté aucun fruit. La faute à l’embargo, sans doute ; la faute au gouvernement sans doute aussi.

Dans une ruelle adjacente, nous achetons de l’eau à un kiosquier. On commence à parler… Son désenchantement s’écoule alors sans s’arrêter. « Les touristes paient 10 dollars l’entrée du musée… et les salariés eux gagnent 20 dollars par mois. C’est ça Cuba ! Des faux-semblants de révolution et un gouvernement qui s’en met plein les poches. Imaginez, la bouteille d’eau (d’1,5 l) produite ici-même à Cuba, est vendue à 2 CUC (2 dollars)…. Aux Cubains eux-mêmes. Voilà la révolution ».

Et en effet, on apprend vite que les Cubains ne boivent quasiment jamais d’eau minérale dont les coûts sont prohibitifs. Heureusement, bien sûr, l’eau courante est potable. Mais cette production industrielle locale faite pour les touristes reste malgré tout plus que surprenante.

Un soir, nous allons nous percher sur la terrasse de l’hôtel « Ambos mundos », lieu de prédilection d’Hemingway. Le soleil se couche sur ce Cuba que l’auteur du Vieil Homme et la mer adorait.

 

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