Dans la ville aux 45 collines, nous avons pose quelques jours nos valises pour regarder les bateaux partir, les ascenseurs monter, les escaliers descendre, et les rues se tortiller. Ah Valparaiso... la ville ondule et se prelasse lascivement au fond de sa baie; les maisons sont comme des feux d'artifice, vertes, jaunes, roses, bleues et si elles sont blanches, les graffitis les egayent. Le temps passe plus lentement ici pourtant les yeux sont constamment en alerte, mais c'est l'air de la baie qui les apaise. C'est le temps des odes : aux oignons, a l'amour, au bouillon de congre, au jour heureux, a l'artichaud...Est-ce la ville qui rend les gens genereux ? Ce serait joli un monde ou nous aurions tous un voisin comme Pablo Neruda.
Il faut aussi savoir quitter les villes envoutantes pour que ne se rompe pas le charme, alors nous prenons une pause et partons vers d'autres hauteurs frequentees un jour par Darwin : une journee au Cerro Campana pour se griser d'air pur et de verdure.
Nous avons grimpe au milieu des bosquets, nous avons souffert dans la rocaille et en plein cagnard, nous avons vu peu a peu les montagnes s'approfondir et les lignes de relief se former, nous avons croise des cactus et entendu les chants des rapaces toujours plus pres, et au sommet, 7 kilometres et un denivele de 1500 metres plus tard, nous avons decouvert devant nos yeux enchantes la Cordillere et l'Aconcagua comme un roi dominant sa Cour. Face a la Montagne magique, nous nous sommes assises. Apres avoir pense a mediter, nous avons prefere simplement boire et manger :-)
Revenues a Valpo, nous avons pris 2 jours pour nous consacrer au Poete (Neruda) : une journee pour visiter sa maison a Isla Negra et une dernier belle balade au sommet de Valparaiso, avant de decouvrir la Sebastiana. Je me permets un tout petit conseil de lecture, amis lecteurs ! En dehors de sa tres belle, emouvante, drole et parfois tres engagee poesie, Neruda a ecrit de magnifiques memoires : "J'avoue que j'ai vecu". C'est une sublime confession.
Commentaires
Petite precision: l ascension du Cerro La Campana si elle fut recompensee par un paysage effectivement splendide, nous aura coute (enfin surtout a moi!) quatres heures de montee ardues, ou les deux dernieres heures s apparentent plus a de l escalade rocailleuse qu a de la balade... et je ne mentionne pas la descente, surfant sur des roches granuleuses et friables... resultat: deux jours de courbature intenses, j ai eu la sensation, pas toujours desagreable, d etre en ferraille... Mais qui a dit que nous etions en vacances ?
Daphne