Laure est partie... Qui donc va appeler mon Norbert, Nestor, et partagera ma Bintang ? (Laurette, n'oublie pas de me donner des nouvelles quand tu arriveras a Paris!)
Juste avant de quitter Ubud, nous avons passe une agreable soiree au Rendez-vous Doux, un resto tenu par un Francais expatrie, Thierry, avec lequel nous avons longuement discute. Il a 54 ans et s'est installe a Bali il y a 4 ans apres avoir ferme sa boite d'edition a Paris. Il est maintenant marie a une Javanaise, qui attend un enfant. Son regard sur la societe balinaise est vraiment interessant. Il nous explique qu'il est difficile pour un etranger de creer de vrais liens durables avec les Balinais. La communaute est vraiment tout pour eux, comme nous en avions le pressentiment; elle rythme leur vie et les absorbe completement, a tel point qu'il y a peu de velleite d'aller voir ailleurs. Nous ne sommes pas vraiment dans des univers paralleles, mais dans des univers qui se croisent : on se rencontre certes, mais nous sommes le plus souvent a des annees-lumiere. Selon Thierry, leur objectif essentiel est la continuation d'eux-memes, autrement dit la survie ? D'ou l'importance des rites. L'identite comme affirmation permanente.
Mais a quel moment l'affirmation de l'identite devient-elle prison ? (car elle l'est, non?)
Pour notre derniere journee ensemble, Laure et moi sommes parties vers les montagnes du nord. Arrivees a Munduk, notre regard a plonge dans la vallee sous le soleil du soir.
(Impossible de telecharger des photos avec les connections internet ces derniers jours, j'en remettrai d'ici qqs jours a mon retour sur les plage).